La fable 16 du livre IX, Le Trésor et les deux Hommes, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse.
Le Trésor et les deux Hommes est une fable inspirée par un récit d'Abstémius. On y retrouve une des passions menant les hommes, l'avarice (...)
[...] Le Trésor et les deux Hommes est une fable inspirée par un récit d'Abstémius. On y retrouve une des passions menant les hommes, l'avarice. La Fontaine a traité ce vice dans de nombreuses autres fables, comme par exemple L'Avare qui a perdu son trésor (Livre IV, fable 20) ou La Poule aux œufs d'or (Livre fable 13). Il écrit ici une histoire à rebondissements dans laquelle la chance d'un personnage provoque le malheur de l'autre. Ironique, La Fontaine place sa sympathie du côté de la Fortune, cette déesse inconstante (vers 36) qui n'agit que selon ses caprices. [...]
[...] La Fontaine traduit ainsi que l'avarice conduit l'Homme à sa perte. Une réflexion libre sur le caractère imprévisible de la destinée : vers 33 à 40 Le fabuliste change son orientation au vers 33 avec l'intervention de la conjonction Mais. Il s'interroge et invite le lecteur à tirer sa propre conclusion. On note une représentation allégorique de la Fortune qui s'amuse aux dépens de l'Homme, suggérant même un plaisir sadique par l'anaphore de plus (vers 35). La Fontaine place sa sympathie du côté de cette divinité antique : Cette divinité inconstante (vers jouant sur l'ambivalence de nos rapports à l'argent : bien nécessaire mais aussi accumulation malsaine. [...]
[...] Le Trésor et les deux Hommes Recueil : II, parution en 1678. Livre : IX. Fable : 16, composée de 40 vers. Un Homme n'ayant plus ni crédit ni ressource, Et logeant le diable en sa bourse C'est-à-dire n'y logeant rien, S'imagina qu'il ferait bien 5 De se pendre et finir lui-même sa misère, Puisque aussi bien sans lui la faim le viendrait faire : Genre de mort qui ne duit pas À gens peu curieux de goûter le trépas. [...]
[...] Le personnage Dès le premier vers, la majuscule fait de lui un symbole : un Homme. Ici aussi, La Fontaine le théâtralise : - en le définissant uniquement par la conséquence de la fable : le pauvre qui devient riche - en jouant avec la complicité du lecteur et l'ironie : Notre désespéré (vers mais aussi le galant (vers 18) qui laisse deviner un La Fontaine libertin - le retournement spectaculaire qui montre le changement de statut social, témoignant que l'argent confère à l'Homme son identité : le malheureux devient sire (vers 17). [...]
[...] L'adverbe Aussi bien permet un parallélisme de construction, mais les rôles sont inversés. Les objets Assez rapidement, l'Homme devient Il (vers 11) et semble s'effacer devant les objets qui occupent alors le premier plan, semblant animés de volonté : - le Trésor (vers 14) .son rôle déterminant est déjà personnifié par la majuscule .intervention du champ lexical de la richesse vers 16 ; somme, vers 17 et 21 ; argent, vers 19) .allitération en qui traduit le sentiment de confort de la richesse - la masure (vers n'est pas décrite mais simplement qualifiée par sa vétusté (vieille et peu forte). [...]
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