Commentaire d'un apologue : "Le Torrent et la Rivière" de J. de La Fontaine. Ce commentaire de texte étudie une fable de Jean de La Fontaine en utilisant comme principal aspect la notion d'apologue. Il peut donc servir de base pour d'autres commentaires sur l'apologue.
[...] Plus particulièrement dans le "Torrent et la Rivière", il insiste sur l'importance de la méfiance et de la prudence à adopter face aux gens les plus discrets. En effet : il ne faut pas se fier aux apparences ! Il nous l'enseigne à travers tout d'abord la terreur du torrent qui est ensuite comparée à une petite rivière paisible. Dans les premiers vers, l'atmosphère dégagée est terrifiante. La Fontaine utilise beaucoup le champ lexical de la peur : "tout fuyait", "l'horreur suivait ses pas" "il faisait trembler". [...]
[...] Ainsi, Jean de La Fontaine nous démontre sa morale : "Les gens sans bruit sont dangereux, il n'en est pas ainsi des autres". Certes dans la réalité, notre vie n'est pas toujours ainsi mise en jeu mais l'apologue vise avant tout à enseigner. L'image choisie par l'auteur n'est qu'un prétexte pour mieux faire comprendre la morale au lecteur. On pourrait se demander si un autre genre littéraire ne pourrait pas de même avoir une vision pédagogique mais sous une autre forme. Ainsi serait-il intéressant d'étudier la devise du théâtre "docere et placere" c'est à dire "enseigner et plaire". [...]
[...] Cependant dans ce que l'on pourrait qualifier de première partie de la fable (v.1-v.12), La Fontaine ne nous met pas en confiance. D'une part avec les mots qu'il emploie mais aussi au niveau des sonorités occlusives : "torrent", "tombait", "trembler", "puissante", avec une allitération du pour montrer la violence de ce que peut admirer et craindre le voyageur. Il se retrouve ainsi face à un choix des plus difficiles : traverser cette "onde menaçante" (v.8) ou bien laisser sur lui s'acharner les voleurs. [...]
[...] En se méfiant, il a su évaluer le danger. Mais les apparences sont parfois trompeuses. C'est le cas ici : le torrent qui paraît si agressif n'a en fait rien d'un si terrible obstacle et il n'arrêtera ni le voyageur, ni les voleurs. La traversée que le voyageur ressent comme un "succès" (v.11) va l'emplir de confiance. Cependant celle- ci va jouer en sa défaveur car étant ébloui par ce succès, il ne se méfiera pas d'un petit cours d'eau au paraître anodin mais qui le conduira au trépas. [...]
[...] L'anaphore de "Tous deux" (v. 20- 21) semble vouloir dire que leur destin est tracé. De plus La Fontaine compare le petit cours d'eau au Styx qui, dans la mythologie grecque, était le fleuve des enfers traversé par les âmes. La Fontaine insiste aussi sur les fleuves suivants qu'ils traverseront lors de leur "séjour ténébreux" et éternel car les enfers comportaient plusieurs fleuves pour délimiter les différents quartiers. Ils nageront "malheureux" (v.21) pour n'avoir pris garde. Mieux vaut se méfier des apparences. [...]
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