La Fontaine invite le lecteur à réfléchir sur les hommes, le pouvoir... Comment amène-t-il ici le lecteur à réfléchir sur l'art de la fable ? Jean de La Fontaine se sert tout d'abord d'un récit introducteur, qui lui permet ensuite de faire l'éloge de la solitude, ce qui amène à une réflexion sur l'art de la fable (...)
[...] La Fontaine fait de la solitude un moment propice à la création. Il dit tout d'abord, grâce à des définitions négatives, ce qu'est la solitude loin de v.24 à 26). Il indique ensuite ce qu'elle permet : l'observation de la nature et des astres clartés errantes v.29), qui est propice à la poésie. De plus, c'est lors de ces moments de solitude que les muses les neuf Soeurs v.26) peuvent l' occuper tout entier Il reconnaît alors ne pas tout connaître et admet son inspiration plus modeste, et non inspirée des dieux, ce sont les ruisseaux et les rives fleuries (v.32 et 33) qui l'inspirent. [...]
[...] Dans cette fable, La Fontaine amène le lecteur à réfléchir, notamment grâce au double récit, à l'interprétation du songe, et à ses confidences sur l'art de la fable et de la poésie. Il montre alors que le poète est à la fois le vizir et l'ermite, il a besoin de solitude pour créer mais ne peut exister sans la reconnaissance de la cour. Cette réflexion sur la société et la reconnaissance de l'artiste au XVIIe siècle est profonde. La Fontaine amène-t-il cette réflexion dans une autre de ses fables ? [...]
[...] Cette fable de La Fontaine est composée de deux parties. Il y a tout d'abord, des vers 1 à 17, une récit introducteur en octosyllabes et en alexandrins, composé de rimes plates Vizir / plaisir v.1 et de rimes croisées séjour / cour v.15 et 17) et de rimes embrassées ordinaire / mystère v.6 et 10). Ce récit comporte deux niveaux de narration. Tout d'abord celui où un certain Mogol qui dort, fait un songe étrange, qu'il demande à un interprète (v.12) d'expliquer. [...]
[...] Ce premier récit, fable d'origine persane, fait donc un éloge de la solitude. Cet éloge se poursuit dans la deuxième partie du récit, des vers 18à 40. La transition vers cette deuxième partie est très marquée, à la fois par le type de vers : il n'y a que des alexandrins, qui rendent cette partie beaucoup plus solennelle ; par les rimes, plates fleurie / vie v.33 et 34) ; et par le passage à un discours à la première personne je v.31). [...]
[...] L'interprète donne alors au Mogol la clef du songe. Si le vizir est au paradis, c'est parce que, de son vivant l'humain séjour v.15), il cherchait la solitude (v.16). Il a ainsi fait preuve de sagesse en s'échappant du luxe et des plaisirs de la cour tandis que l'ermite, lui, allait faire sa cour (v.17). Malgré son apparente retraite, il conserve un désir de reconnaissance de la part des vizirs, ce qui le conduit en enfer. Le paradoxe du songe, son étrangeté, est alors expliqué : le plus sage des deux n'était pas celui que l'on croyait, il ne faut pas se fier aux apparences. [...]
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