Cette fable, constituée d'une seule longue strophe de 49 vers, relate les mésaventures d'un joyeux savetier auquel la possession d'argent enlève soudain toute sa sérénité.
Notre lecture analytique étudiera comment La Fontaine, à travers ce personnage, propose sa conception du bonheur (...)
[...] LA FONTAINE, Le Savetier et le Financier (Fables, VIII, INTRODUCTION: Jean de La Fontaine (1621-1695) est un des écrivains majeurs du Classicisme. En 1668, il publie un premier recueil de 124 Fables, en VI livres, qui obtient immédiatement un succès considérable. Ce recueil s'inspire du genre antique de l'apologue, qui vise à instruire le public en le distrayant. La fable intitulée Le Savetier et le Financier (inspirée notamment du poète latin Horace) appartient au deuxième recueil (qui comprend les livres VII à édité en 1678-1679. [...]
[...] La Fontaine montre que le bonheur et la possession de biens matériels ne sont pas liés, en révélant un paradoxe frappant chez chacun des deux personnages: la situation matérielle contredit à chaque fois l'état d'âme du personnage, puisque le savetier éprouve une belle joie de vivre, malgré sa pauvreté, tandis que le financier est d'humeur sombre, malgré sa fortune. il prône donc une existence modeste, faite de plaisirs immédiats et accessibles à tous; à travers le personnage du savetier (personnage le plus sympathique . ) et du choix qu'il opère finalement (cf. les v.48- l'auteur exprime un mépris de la fortune et un refus des tracas qui vont avec. Rien ne vaut la sérénité. [...]
[...] v.20) b - par antithèse avec la fortune et l'autorité du financier: cf. la métaphore expressive et amusante ("tout cousu pour traduire la richesse cf. le lexique de l'argent: "homme de finance" "fait vendre" (il aimerait que tout s'achète ! v.12), la question répétée avec insistance "que gagnez-vous?" (v.16 et "mettre . sur le trône" (=rendre aussi riche qu'un roi, v.31), et "cent écus" (v.32) A cette idée de l'aisance matérielle, La F. associe l'idée de l'autorité de celui auquel rien, habituellement, ne résiste: cf. [...]
[...] La dernière phrase offre une chute suggérant l'urgence que le savetier éprouve à se débarrasser de cet argent qui le tourmente: cf. le verbe de mouvement expressif s'en courut et la brièveté (symbolique) du dernier vers (un octosyllabe) Les deux derniers vers, en discours direct, expriment clairement le refus catégorique du savetier: cf. les impératifs rendez-moi et reprenez il refuse la fortune et lui préfère les plaisirs simples de l'existence (la musique, le sommeil) TR : Si La Fontaine compose ainsi une anecdote distrayante, c'est pour nous faire méditer sur les conditions du bonheur. [...]
[...] les verbes négatifs: "perdit", "quitta" cf. la périphrase "ce qui cause nos peines" l'argent) au v - il le dépeint malheureux: cf. l'abondant lexique de l'inquiétude, qu'il énumère avec un effet de gradation ("soucis soupçons . alarmes vaines"), dans une phrase construite sur un enjambement; l'inquiétude est sensible aussi dans "l'oeil au guet" cf. l'hyperbole "tout le jour . la nuit": sa sérénité a totalement disparu, ses angoisses l'obsèdent, constantes (cf. l'imparfait avec sa valeur de répétition) Ces angoisses sont même infondées: cf. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture