Le premier recueil des Fables paraît en 1668. Le bestiaire et l'imaginaire du fabuliste y sont très présents. Ce recours à la métaphore animalière lui permet de dénoncer les vices de son époque, c'est-à-dire sous le règne du monarque absolu Louis XIV. Bien que située dans le sixième et dernier livre du premier recueil des Fables, Phébus et Borée (fable 3) est exempte de bestiaire. Elle a été inspirée à La Fontaine par son prédécesseur antique Ésope avec "Borée et le Soleil". Appréciée par certains, dont Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (poète et moraliste français du XVIIIe siècle qui consacra plusieurs ouvrages à La Fontaine), comme une des meilleures fables, elle voit le fabuliste animer, non des animaux, mais les dieux de la mythologie et leur prêter sentiments et caprices humains (...)
[...] Par la disqualification de Borée, La Fontaine affiche ouvertement son parti pris pour l'épicurisme. Il incite à préférer les valeurs morales, la douceur et le style oratoire tempéré que symbolise Phébus qui sait régler sa parole et cacher son art, rappelant la mission de l'apologue : instruire et plaire Conclusion À la rudesse somme toute âpre de l'apologue antique et médiéval, La Fontaine fait succéder un récit toujours plaisant, mais renouvelé et adouci par la poésie. Loin des discours excessifs d'une morale austère, Phébus et Borée, dans sa simplicité et sa grâce enjouée, persuade en douceur. [...]
[...] Enfin, sa victoire est d'autant plus éclatante qu'alors que Borée échoue malgré toute sa puissance (le vent perdit son temps, vers Phébus sort vainqueur et Encor n'usa-t-il pas de toute sa puissance (vers qualité de l'échéance mise en valeur en position conclusive de l'exemplum. À son tour, Phébus représente l'allégorie de l'épicurisme. En effet, le lecteur semble invité à voir derrière cette douceur la marque d'une sagesse plus universelle et moins présomptueuse : le Soleil proportionne son action et la règle sur la réponse que l'homme y apporte. [...]
[...] Bien que située dans le sixième et dernier livre du premier recueil des Fables, Phébus et Borée (fable est exempte de bestiaire. Elle a été inspirée à La Fontaine par son prédécesseur antique Ésope avec Borée et le Soleil Appréciée par certains, dont Sébastien- Roch Nicolas de Chamfort (poète et moraliste français du XVIIIe siècle qui consacra plusieurs ouvrages à La Fontaine), comme une des meilleures fables, elle voit le fabuliste animer, non des animaux, mais les dieux de la mythologie et leur prêter sentiments et caprices humains. [...]
[...] Par une narration rusée, La Fontaine semble nous détourner du cours de l'exemplum en insistant sur l'accalmie, alors que le pire est à venir. - vers 11 à 21 : élément perturbateur Il est mis en valeur par le dialogue au style direct entre Phébus et Borée, puissance maligne qui, s'apercevant immédiatement de l'outrecuidance humaine, y voit le moyen de s'en divertir en mettant son comportement excessif en défaut. Par cette épreuve imposée à l'homme, le Vent, fidèle à son caractère, suit un caprice qui l'éloigne déjà de l'aura des dieux et engage un pari entre les deux divinités annoncées par le titre : Phébus et Borée. [...]
[...] Phébus et Borée Recueil : parution en 1668. Livre : VI. Fable : composée de 40 vers. Borée et le soleil virent un voyageur Qui s'était muni par bonheur Contre le mauvais temps. On entrait dans l'automne, Quand la précaution aux voyageurs est bonne : 5 Il pleut, le soleil luit, et l'écharpe d'Iris Rend ceux qui sortent avertis Qu'en ces mois le manteau leur est fort nécessaire ; Les Latins les nommaient douteux, pour cette affaire. Notre homme s'était donc à la pluie attendu : 10 Bon manteau bien doublé, bonne étoffe bien forte. [...]
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