Jean de La Fontaine, "Les Membres et l'Estomac" : commentaire littéraire
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Il s'agit de récit de la révolte des membres contre l'estomac, qui suit un schéma narratif. D'abord l'élément déclencheur : la résolution de ne plus rien faire (v.6 à 16) et du vers 16 à 20 : le résultat et vers 21 à 23 : la morale (...)
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Introduction
I) La structure en miroirs II) Un enseignement politique (l'éloge de la monarchie) III) Un enseignement littéraire (l'éloge de la fable)
Conclusion
Fable étudiée
Je devais par la royauté Avoir commencé mon ouvrage : A la voir d'un certain côté, Messer Gaster en est l'image ; S'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent. S'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent. De travailler pour lui les membres se lassant, Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme, Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster. « Il faudrait, disaient-ils, sans nous qu'il vécût d'air. Nous suons, nous peinons, comme bêtes de somme ; Et pour qui ? Pour lui seul, nous n'en profitons pas ; Notre soin n'aboutit qu'à fournir ses repas. Chommons, c'est un métier qu'il veut nous faire apprendre. » Ainsi dit, ainsi fait. Les mains cessent de prendre, Les bras d'agir, les jambes de marcher Tous dirent à Gaster qu'il en allât chercher. Ce leur fut une erreur dont ils se repentirent Bientôt les pauvres gens tombèrent en langueur Il ne se forma plus de nouveau sang au coeur ; Chaque membre en souffrit ; les forces se perdirent. Par ce moyen, les mutins virent Que celui qu'ils croyaient oisif et paresseux, A l'intérêt commun contribuait plus qu'eux. Ceci peut s'appliquer à la grandeur royale. Elle reçoit et donne, et la chose est égale. Tout travaille pour elle, et réciproquement Tout tire d'elle l'aliment. Elle fait subsister l'artisan de ses peines ; Enrichit le marchand, gage le magistrat, Maintient le laboureur, donne paie au soldat, Distribue en cent lieues ses grâces souveraines, Entretient seule tout l'Etat. Ménénius le sut bien dire. La commune s'allait séparer du Sénat. Les mécontents disaient qu'il avait tout l'empire, Le pouvoir, les trésors, l'honneur, la dignité ; Au lieu que tout le mal était de leur côté, Les tributs, les impôts, les fatigues de guerre. Le peuple hors des murs était déjà posté, La plupart s'en allaient chercher une autre terre, Quand Ménénius leur fit voir Qu'ils étaient aux membres semblables, Et par cet apologue, insigne entre les fables Les ramena dans leur devoir.
Introduction
I) La structure en miroirs II) Un enseignement politique (l'éloge de la monarchie) III) Un enseignement littéraire (l'éloge de la fable)
Conclusion
Fable étudiée
Je devais par la royauté Avoir commencé mon ouvrage : A la voir d'un certain côté, Messer Gaster en est l'image ; S'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent. S'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent. De travailler pour lui les membres se lassant, Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme, Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster. « Il faudrait, disaient-ils, sans nous qu'il vécût d'air. Nous suons, nous peinons, comme bêtes de somme ; Et pour qui ? Pour lui seul, nous n'en profitons pas ; Notre soin n'aboutit qu'à fournir ses repas. Chommons, c'est un métier qu'il veut nous faire apprendre. » Ainsi dit, ainsi fait. Les mains cessent de prendre, Les bras d'agir, les jambes de marcher Tous dirent à Gaster qu'il en allât chercher. Ce leur fut une erreur dont ils se repentirent Bientôt les pauvres gens tombèrent en langueur Il ne se forma plus de nouveau sang au coeur ; Chaque membre en souffrit ; les forces se perdirent. Par ce moyen, les mutins virent Que celui qu'ils croyaient oisif et paresseux, A l'intérêt commun contribuait plus qu'eux. Ceci peut s'appliquer à la grandeur royale. Elle reçoit et donne, et la chose est égale. Tout travaille pour elle, et réciproquement Tout tire d'elle l'aliment. Elle fait subsister l'artisan de ses peines ; Enrichit le marchand, gage le magistrat, Maintient le laboureur, donne paie au soldat, Distribue en cent lieues ses grâces souveraines, Entretient seule tout l'Etat. Ménénius le sut bien dire. La commune s'allait séparer du Sénat. Les mécontents disaient qu'il avait tout l'empire, Le pouvoir, les trésors, l'honneur, la dignité ; Au lieu que tout le mal était de leur côté, Les tributs, les impôts, les fatigues de guerre. Le peuple hors des murs était déjà posté, La plupart s'en allaient chercher une autre terre, Quand Ménénius leur fit voir Qu'ils étaient aux membres semblables, Et par cet apologue, insigne entre les fables Les ramena dans leur devoir.
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Extraits
[...] Conclusion: Alors que la plupart des fables de la Fontaine sont des fables très critiques et très pessimistes sur la société des hommes, cette fables- ci est plutôt positive puisqu'elle fait l'éloge de valeurs auxquelles la Fontaine croit. Cette fable est bien plus complexe que les autres fables. Des références multiples: Esope/Tite-Live, époques différentes: XVIIe siècle et l'Antiquité: le consulat/la Royauté. Même la morale est double: morale politique et littéraire. Cette fable est un texte très complexe, ce qui est loin des fables destinées aux enfants, mais celle-ci est destinée plutôt aux adultes. [...]
[...] Vers 33 à la fin: anecdote historique Elle met en parallèle les membres de la Plèbe: commune/peuple. v.42: il étaient aux membres semblables. (comparaison) Ces trois situations, l'anatomie, politique et historique envoient les une aux autres et tout le texte est bâti sur ce genre de situation: système de comparaison. II- Un enseignement politique (l'éloge de la Monarchie) Un récit attrayant -la personnification des membres: gentilhommes/pauvres gens/mutins-> discours direct. -le registre ironique: avec le paradoxe du v.13: chommons, c'est un métier . [...]
[...] -l'énumération des différents corps de métiers, La Fontaine passe en revue tous les domaines de ses sujets: artisan, commerce, justice, agriculture et armée pour montrer que le roi n'oublie personne. La Fontaine fait donc l'éloge d'un système politique: la Monarchie. III- Un enseignement littéraire (l'éloge de la Fable) Un récit à la construction rigoureuse -vers 34: fixe le cadre historique (Vème siècle avant J-C)/consulat. opposition marquée par au lieu que v.37+énumération des privilèges des patriciens: v.36 qui s'opposent aux malheurs de la Plèbe v.35 cause de la révolte. [...]
[...] Pour écrire cette fable, La Fontaine s'inspire de deux auteurs de l'Antiquité, d'Ésope: Le ventre et les pieds et l'historien Tite-Live pour l'anecdote de Mininius. On étudiera dans un premier temps, la structure en miroir, puis l'enseignement politique de cette fable (l'éloge de la Monarchie) et enfin l'enseignement littéraire (éloge de la fable). Après les quatre premiers qui introduisent la fable, on distingue alors trois parties qui correspondent à une situation précise. La structure en miroirs Le rôle des vers 1 à 4 d'abord une dédicace/hommage: le regret de ne pas avoir placé le thème royal au début de son oeuvre. [...]