La fable débute par un discours à mettre au compte du fabuliste, comme l'indique le pronom de la première personne du pluriel : "nous". Ce discours comporte deux parties.
La première est la morale proprement dite et l'annonce d'une "monstration" ; le fabuliste va montrer la validité de l'assertion : "La raison du plus fort est toujours la meilleure". Dès lors, le récit n'a d'autre vocation que de l'illustrer et de la vérifier ; il constitue donc un exemple (...)
[...] L'agression du loup se déclare dans le dialogue : c'est là que se noue l'action. On ne peut parler de péripéties au sens strict puisqu'il n'y a jamais véritablement de retournement de situation, mais on remarque que l'agneau, qui résiste vaillamment, repousse régulièrement les assauts du loup. Le dénouement est contenu dans les trois derniers vers : le loup entraîne l'agneau dans les forêts loin du regard des spectateurs, par souci de bienséances, semble représenter les coulisses du théâtre sur lequel les tragédies classiques évoluent. [...]
[...] D'autre part, on ne voit pas le rapport entre : c'est donc quelqu'un des tiens et vous ne m'épargnez guère Le loup pratique l'amalgame : Vous, vos Bergers et vos Chiens et se réfugie derrière le mensonge : On me l'a dit en ne dévoilant pas ses sources d'information grâce au pronom à valeur indéfinie on Enfin, comble de la mauvaise foi, le loup revendique des valeurs aristocratiques : l'atteinte à l'honneur, à sa réputation : il faut que je me venge Conclusion : Dans cette fable très célèbre, La Fontaine ne nous donne ni leçon de vie, ni conseil pratique : c'est un simple constat, démontrer de manière structurée à travers un dialogue argumentatif mettant en relief la violence des rapports humains. [...]
[...] Certes, le loup le dévorera, mais il n'aura jamais légitimé son action. Sa victoire n'est qu'apparente. II- Un Dialogue Argumentatif : L'Inégalité des répliques : Souvent, la disposition des répliques est révélatrice des tensions entre les personnages dans un dialogue. Les répliques du loup sont au nombre de quatre, celles de l'agneau de trois. Le loup prononce la première et la dernière réplique. Ses répliques prennent en étau celles de l'agneau, ce qui est la transposition sur le plan du langage de la violence que le loup exercera sur l'agneau. [...]
[...] La Fontaine constate donc la duplicité des comportements de l'homme envers son semblable. Justification du dialogue : Si tout est dit d'avance, et que le lecteur est certain de la fin du récit (le loup va tuer l'agneau), pourquoi La Fontaine a-t-il mis en place ce dialogue entre les deux personnages ? Le loup pourrait faire l'économie d'un dialogue avec l'agneau : il n'agit pas par souci des apparences, mais il veut que l'agneau lui donne raison. Il ne veut pas se contenter de perpétrer un acte de violence, il veut que sa victime le légitime, admette que son acte est fondé en droit. [...]
[...] Cela laisse présager que le loup va vaincre, mais celui-ci ne l'emportera que par la violence et non en droit. Activité : Les élèves créent deux sous parties qui analysent l'argumentation de chacun des personnages. La Stratégie argumentative de l'agneau : Comme nous venons de le constater, l'agneau tente de combattre le loup avec les armes de la rhétorique en construisant une véritable plaidoirie. Sa première réplique est la plus longue de la fable et semble composée à la manière d'un discours rhétorique : les vers 10 et 11 forment l'exorde à l'intérieur de laquelle l'agneau met en place sa captatio benevolentiae notamment grâce à l'utilisation du titre Sire et de l'appellatif Votre Majesté dans le but de flatter le loup, de calmer le jeu et d'obtenir toute son attention. [...]
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