Commentaire composé entièrement rédigé de la fable "L'Huître et les Plaideurs", de Jean de La Fontaine. Ce document complet est idéal pour réaliser un bon devoir, ou dans le cadre des révisions du baccalauréat de français.
[...] La Fontaine souligne le décalage entre les principes religieux affichés ils invoquent Dieu (v.11) dans l'affaire et le remercient et leur attitude. Leur tentative ridicule d'argumentation prend l'allure d'une dispute infantile. Les raisons avancées sont absurdes, fondées sur les sens la vue et l'odorat - , caractérisées par la mauvaise foi, l'invraisemblance et la surenchère. Le débat ne progresse pas. L'instinct, l'absence de raisons dominent, et le contenu du débat, comme sa forme, est très éloigné du langage et de l'esprit juridiques (le mot plaideurs prend alors une nuance ironique). [...]
[...] La Fontaine s'amuse à jouer sur les mots. Pour éviter la monotonie, La Fontaine joue aussi avec les changements de rythme et les ressources du vers : pour chaque épisode de la fable, il recourt à une longueur de vers différente. Dans le dialogue, les alexandrins 14) alternent avec les octosyllabes 12) qui rendent mieux la vivacité de l'échange oral, de la querelle. En revanche, la sentence de Perrin (v.20 21) et la moralité (v.23 26) sont exprimés par les alexandrins, souvent sans coupe forte, avec les enjambements, et construits sur des structures binaires équilibrées, plus amples et solennelles. [...]
[...] Enfin, la fable rappelle la réalité de l'époque comme le souligne l'adverbe aujourd'hui' (v.22) ; La Fontaine y dénonce une justice coûteuse pour l'usager, en grande partie à cause de la cupidité des juges qui n'hésitent pas à s'approprier le bien qui est en litige confiscation qui leur profite largement. Le champ lexical de l'argent coûte Comptez reste argent - marque le souci de La Fontaine pour l'intérêt public qui se préoccupe, dans la morale, des familles et des plaideurs (le pluriel est ici généralisant). Les victimes elles-mêmes, les Pèlerins, sont aussi tournés en dérision. [...]
[...] Perrin, fort gravement, ouvre l'Huître, et la gruge, Nos deux Messieurs le regardant. Ce repas fait, il dit d'un ton de président : Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille. Mettez ce qu'il en coûte à plaider aujourd'hui ; Comptez ce qu'il en reste à beaucoup de familles, Vous verrez que Perrin tire l'argent à lui, Et ne laisse aux plaideurs que le sac et les quilles. JEAN DE LA FONTAINE Commentaire La justice, ses personnages et ses situations, ont très tôt fourni à la littérature une source d'inspiration, parce qu'ils font partie du quotidien de chacun et qu'ils comportent, par leurs travers et leur dysfonctionnement, un fort potentiel comique ou au contraire dramatique. [...]
[...] Le comique naît de ces effets de décalage. Au-delà de l'anecdote, La Fontaine dresse ici un portrait peu flatteur de l'être humain et de ses défauts : vanité des querelles humaines, convoitise et manie procédurière Le caractère dérisoire de l'enjeu qui contraste avec l'intensité du désir qu'il suscite fait sourire. L'enjambement entre les vers 1 et 2 qui crée un effet d'attente et de surprise, la majuscule au nom Huître (v.2) et le verbe rencontrent donnent une importance démesurée au mollusque : le lecteur s'attendait à voir apparaître une personne : il ne s'agit que d'un repas, nom bien emphatique pour un mets pour le moins frugal. [...]
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