Deux octosyllabes, avec un rythme rapide et vif à la fable, récit allègre (joyeux). On va à l'essentiel, les deux personnages sont présentés dès le premier vers, et nous n'avons pas d'autres caractéristiques si ce n'est leur espèce. Il y a une majuscule au nom "Grenouille" et "Boeuf". Ce sont des allégories, des types, représentant des catégories. On n'a pas de cadre, de lieu, de temps (...)
[...] Dans la société plus les gens occupent de volume, plus ils sont importants mais c'est souvent le vide derrière. La grenouille n'est pas capable de se gonfler que d'orgueil. C'est un être vide qui ne peut vivre que par le regard des autres, avec rien de réellement solide. On peut voir l'impatience de la grenouille : "Regardez bien" avec une insistance de "encore" qui accentue l'impatience. Le rythme imite également l'affolement et le gonflement de la grenouille. C'est un rythme haché, ternaire, qui imite l'impatience de la grenouille. [...]
[...] La grenouille n'a fait que du sur place. Vanité de la grenouille due au fait que ses efforts pénibles, son énergie dispersée en vain pour en arriver au même point c'est-à-dire le néant le plus total. "Point" est le dernier mot de la soeur. Vers 9-10 Le verdict définitif ne met pas fin aux efforts de la grenouille, c'est l'outrecuidance, nouvel enjambement qui souligne l'outrecuidance, qui veut dépasser les limites et les cadres assignés de même que la phrase déborde du vers. [...]
[...] On est dans un monde familier et rassurant qui est normalement un genre destiné aux enfants, qui permet de rendre les comportements humains plus puérils. Comme le conte philosophique, la fable est un apologue. En effet c'est un récit distrayant qui contient une morale, parfois implicite. Dans ses fables le narrateur a le regard scientifique surplombant d'un zoologue ; cela donne l'impression qu'il domine, qu'il maîtrise les défauts humains et qu'il s'en amuse. Il nous donne également l'impression que les comportements humains appartiennent à des lois naturelles, ce qui les rendent d'autant plus dérisoires. [...]
[...] Après avoir bien ri de la grenouille, le miroir se retourne contre lui avec la comparaison de supériorité niée : "pas plus sages". La tournure sonne comme un avertissement, un rappel à l'ordre, une prise de parti. Une leçon de sagesse derrière le divertissement. - "tout" : un mot à valeur absolue. Le martèlement par l'anaphore de "tout" (le lecteur y compris, ne peut pas échapper à la généralisation) fait que le lecteur se sent de plus en plus concerné. [...]
[...] On a un jugement très sévère sur ses contemporains de la part de La Fontaine. - Critique de la vanité (cf définitions, étymologie). Cf. baron qui cherche à changer son statut en changeant les mots ("Candide"). Cf. Le bourgeois gentilhomme qui cherche à changer sa classe sociale en changeant les apparences. La Fontaine dit que chacun doit garder sa juste place dans la société. Conservateur. Contre l'envie, mais aussi contre le désordre social. Mais pour le bien-être, le confort personnel. Une leçon de sagesse, plus que de morale. [...]
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