L'exposition de cette fable met en évidence deux portraits en contraste. Le Savetier est le premier à être présenté, du v.1 à 4. Il est évoqué presque uniquement par le trait autour duquel sera bâtie l'anecdote : "il chantait (...) du matin jusqu'au soir", il travaille "en chantant" dès "le point du jour". Ce chant exprime son bonheur, bonheur d'un homme pauvre mais pas aigri par sa condition (...)
[...] Cet homme comblé par la Providence trouve encore le moyen de se plaindre, il se plaignait Puis, nous avons une phrase longue, du v.10 à 13 avec une succession d'enjambements qui suggère l'agacement du Financier. Le Financier va établir un stratagème. Nous avons ici une scène dialoguée, le récit est théâtralisé. Le dormir est ici substantivé, le Financier veut l'acheter par des moyens détournés. Il est autoritaire : fait venir Sa supériorité se lit à travers sa demeure : son hôtel Ce n'est pas le Savetier qu'il convoque mais le Chanteur Il en parle d'un ton protecteur, familier, peut-être même un peu ironique. [...]
[...] Un tableau des angoisses du Savetier est dressé aux vers 39 à 46. Le savetier est réduit au silence par la hantise de garder son argent. Ce qui cause nos peines résume le stratagème du financier et dégage la leçon de la fable. Il n'y a alors plus de chant v.39 et plus de sommeil V.40, ceux-ci sont remplacés par d'autres hôtes : les soucis les soupçons les alarmes vaines . Des vers 44 à 46, le Savetier devient fou. [...]
[...] La réplique du gaillard Savetier est sans amertume : par an ? il est surpris mais il répond d'un ton rieur la question l'amuse, il en plaisante et va utiliser des aphorismes populaires : il suffit qu'à la fin j'attrape le bout de l'année avec un enjambement qui marque l'effort. Il ne compte pas comme le Financier, il vit au jour le jour. Le Financier se rend compte qu'il a mal formulé cette question, il l'a reformule : eh bien, que gagnez-vous, dites-moi, par journée ? [...]
[...] Ils parlèrent d'argent puis le Financier offrit cent écus au Savetier. Mais de retour chez lui, le Savetier se croyait riche et ne chantait plus, il avait alors perdu sa voix, son sommeil et avait des soucis. Il retourna alors voir le Financier pour lui demander de lui rendre ses chansons et son sommeil contre les cents écus. Nous verrons dans une première partie les deux portraits en contraste, dans une seconde partie, le stratagème du Financier, dans une troisième partie, l'émerveillement et l'angoisse du Savetier enfin, dans une dernière partie, nous verrons le dénouement. [...]
[...] Cependant, le Savetier a la sagesse de se reprendre, dans un élan spontané: s'en courut v.37. Le pauvre homme se libère de ce qui cause tout ses maux : les cent écus v.49 qui constitue le dernier mot de la fable et les restitue avec mépris. Le vers 48 est plein d'humour, avec les cents écus qui avaient changé sa vie, il échange ses chansons et son somme avec le sommeil du financier: celui qu'il ne réveillait plus Cette fable est donc un récit rapide à deux personnages très opposés et très vrais. [...]
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