Dans les Fables, les hommes sont souvent représentés par des animaux, et le caractère qui leur est prêté est généralement repris de modèles antérieurs, mais enrichi et appliqué à une situation particulière. Ainsi le lion, traditionnellement un monarque orgueilleux et absolu, est souvent présent dans les scènes de la vie de cour. La fable les Obsèques de la lionne le présente dans une situation particulière : un deuil officiel, manifestation publique de cour, qui permet de montrer les rapports entre le monarque et ses sujets (...)
[...] C'est à cette veine qu'appartient Les Obsèques de la Lionne Comment La Fontaine met-il son talent de conteur au service d'une critique de la Cour de son temps? Les éléments majeurs du récit sont évoqués dès le titre. Leur observation ainsi que l'étude de l'énonciation permettent de préciser les intentions de l'auteur. L'analyse de la critique ainsi formulée conduit à montrer la pertinence de l'emploi de la fable. Le titre de la fable, Les Obsèques de la Lionne met d'emblée en place le sujet précis du récit, ce qui lui confère une importance particulière. [...]
[...] La reprise du nom Reine et 37 évoque la noblesse et constitue aussi une désignation protocolaire. D'autre part, une série de procédés évoquent la sainteté: l'expression augustes mânes (v. le mot saints (v. mis en valeur par sa place au début du vers et le miracle même de l'apparition. La Lionne est donc caractérisée essentiellement par sa fonction officielle. Le but de La Fontaine, déjà clarifié par les éléments du titre, se précise grâce au système énonciatif employé dans cette fable. [...]
[...] A l'intérieur de la fable, les dialogues précisent les conduites des personnages. De fait, la prise de parole du lion est double. Identifiable d'abord par les deux conditionnels, se feraient, v et y seraient, v marque du style indirect libre, elle trahit, par l'indication du destinataire (sa province), la puissance que le lion a sur ce qui l'entoure. Au vers 33, le discours direct ouvre sur un dialogue entre le lion et le cerf, auquel s'ajoutent les ordres donnés aux loups. [...]
[...] 15) et le vocabulaire animalier souligné par les parallélismes de construction (caméléon, singe du maître). Les rapprochements entre le singulier et le pluriel manifestent nettement l'identité avec un modèle: les gens [ . ] sont ce qu'il plaît au Prince (v. un esprit . mille corps (v. 22). Par ailleurs, le caractère artificiel, presque automatique, de l'imitation est souligné par l'énumération du vers 18; prêts à tout semble faire la synthèse de l'opposition Tristes/gais qui précède et le chiasme, qui met tout en valeur, révèle le manque de sincérité, marqué aussi par l'insistance sur paraître, à la fin du vers 20 et sur le mot ressorts, à la fin de l'intrusion d'auteur. [...]
[...] Cette faille permet de faire la critique des courtisans. Ceux-ci sont définis essentiellement par leur anonymat et une servilité qui les mènent au mensonge. Une masse anonyme est mise en évidence par les termes désignant les courtisans. Ce sont tous des indéfinis pluriels ou des singuliers collectifs: chacun est mis en relief car il est situé au centre des vers 2 et 11. Cette reprise vise à faire ressortir l'identité du comportement de chaque courtisan. A la fin du texte, l'indéfini on a la même fonction. [...]
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