Les animaux omniprésents dans les fables, du fait qu'ils tiennent le plus souvent pour personnages principaux à quelques exceptions près, renferment pour la plupart d'entre eux ce que certains considéreront comme les plus vilains défauts que l'humanité ait un jour portés (...)
[...] En effet, ces histoires d'animaux qui parlent [ . ] [lui] soul[èvent] le cœur Mais ce jugement très arrêté du poète romantique est-il vraiment un avis auquel il faut se référer ? N'est-il pas plutôt une sentence déplacée car hâtive du fait d'une incompréhension des réels enjeux de l'ouvrage de Jean de La Fontaine ? Dans un premier temps nous comprendrons qu'il est possible et explicable de ressentir les sentiments dont Lamartine fait état dans sa critique à cause de nombres de caractéristiques propres aux Fables. [...]
[...] Dans L'Ingratitude et l'Injustice des hommes envers la fortune, est mis en exergue le peu de reconnaissance que l'home apporte à la chance quand celle- ci lui sourit alors qu'il lui incombe tous ses malheurs. La morale de cette fable dénonce donc un comportement courant mais incorrect : Le bien nous le faisons, le mal c'est la fortune ; On a toujours raison, le destin toujours tort. Dans d'autres fables, La Fontaine préfère donner simplement un sage conseil de vie à son lecteur. C'est le cas dans Le chartier embourbé. Le récit nous conte l'histoire d'un homme suppliant les dieux pour qu'ils l'aident à se tirer d'un bourbier. [...]
[...] Le rapport avec la Cour est encore évident : La Fontaine pointe du doigt cette fausseté des rapports. Une autre fable est explicitement destiné aux courtisans : Le Lion, le Loup et le Renard. Ce dernier, utilisant de fourbes paroles, convainc le roi de tuer le Renard et de se servir de sa peau comme d'un remède pour ses souffrances. Plus que l'hypocrisie, le fabuliste dénonce ici les maux que les courtisans se font les uns aux autres en cherchant à plaire au Roi. [...]
[...] Bien souvent, le fabuliste nous dévoile de courtes histoires à l'issue tellement dramatique et aux péripéties si attristantes que certains de ses lecteurs, peut-être trop sensibles aux rebondissements dont sont victimes ces personnages épisodiques, pourraient en éprouver un dégout certain et penser que l'auteur ici ne fait que délivrer une vision excessivement pessimiste du monde et de la vie en peignant la mort et la désolation pour les protagonistes de ses fables. Quand on feuillette les Fables de La Fontaine, il est rare de rencontrer un court récit au dénouement heureux. C'est ainsi que, dans La laitière et le pot au lait, Pérette, malgré les pérégrinations de son esprit vers des lendemains heureux, se voit sanctionnée par la perte totale du lait qu'elle transportait et par la perspective de se faire battre en rentrant chez elle. [...]
[...] L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ; La Fontaine a aussi recours à des procédés rythmiques et stylistiques. Une belle image en est la fable Les grenouilles qui demandent un roi. Il se sert de gradations, assonnaces et alitérations pour rendre ses propos de manière imagés et agréable à écouter : Dans les joncs, dans les roseaux, Dans les trous du marécage, ou encore Qui les croque, qui les tue, Qui les gobe à son plaisir Cette qualité littéraire est l'un des principaux attraits de l'oeuvre particulièrement responsables de son universalité. [...]
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