Comme le conte philosophique, la fable est un apologue. En effet, c'est un récit distrayant qui contient une morale, parfois implicite. Dans ses fables, le narrateur a le regard scientifique surplombant d'un zoologue ; cela donne l'impression qu'il domine, qu'il maîtrise les défauts humains et qu'il s'en amuse. Il nous donne également l'impression que les comportements humains appartiennent à des lois naturelles, ce qui les rend d'autant plus dérisoires (...)
[...] Trou, ni fente, ni crevasse Ne fut large assez pour eux ; 45 Au lieu que la populace Entrait dans les moindres creux. La principale jonchée Fut donc des principaux Rats. Une tête empanachée 50 N'est pas petit embarras. Le trop superbe équipage Peut souvent en un passage Causer du retardement. Les petits, en toute affaire Esquivent fort aisément : Les grands ne le peuvent faire. Étrètes : étroites. Cette ancienne graphie est conservée pour la rime. Ratapon : nom inventé de toutes pièces par La Fontaine. [...]
[...] Située à la fin de la situation initiale, elle constitue une sorte de clin d'œil malicieux au lecteur. Son ironie indique clairement qu'il va falloir remettre en cause la supériorité supposée des belettes. Enfin, il n'y a pas de discours dans cette fable, ce qui assez rare chez La Fontaine. Ceci contribue également à la vivacité du récit. Un registre comique Plusieurs procédés concourent au registre comique de cette fable : - le plus faible ressort vainqueur du combat - les inventions de La Fontaine : .au vers 11, le nom inventé de toutes pièces, Ratapon .au vers 21, on sait qu'il ne distingue pas les rats des souris et le peuple souriquois est un terme typiquement lafontainien .aux vers 23 et 24, l'auteur crée encore un mot : Artapax, qui a été formé sur Psicarpax et Méridarpax. [...]
[...] Le peuple souriquois : on sait que La Fontaine ne distingue pas les rats des souris ; le terme est typiquement lafontainien. Artapax : voleurs de pains. Le mot est de La Fontaine. Il a été formé sur les deux suivants. Psicarpax : voleurs de miettes. Méridarpax : voleurs de morceaux. Au plus fort : au plus vite, de toutes ses forces. Plumail : panache emplumé, plumet. Ce mot a été emprunté à Rabelais, Le Quart Livre. [...]
[...] Des animaux personnifiés Dans cette fable, les animaux sont des allégories : -les Belettes, des grands de l'époque de l'auteur -les Rats, du peuple. De plus, bien avant la morale explicite, on peut lire le parti pris de La Fontaine qui dévalorise les Belettes par une métaphore péjorative au vers 33 : La racaille et évoque les Rats par des termes mélioratifs, comme au vers 11, Leur roi . et 12, Mit en campagne une armée qui sous-entend qu'ils sont des princes. [...]
[...] Dans ses fables, le narrateur a le regard scientifique surplombant d'un zoologue ; cela donne l'impression qu'il domine, qu'il maîtrise les défauts humains et qu'il s'en amuse. Il nous donne également l'impression que les comportements humains appartiennent à des lois naturelles, ce qui les rend d'autant plus dérisoires. Poèmes, récits chargés d'une dimension morale et saynètes tout à la fois, les Fables de La Fontaine n'ont cessé de susciter l'admiration et de servir de modèle depuis plus de trois siècles. Le premier recueil des Fables paraît en 1668. Le bestiaire et l'imaginaire du fabuliste y sont très présents. [...]
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