Cette fable a été critiquée lors de sa parution, pourtant ce n'est pas l'exposition que lui a donnée La Fontaine qui déplut, mais plutôt la présentation d'Abstémius. La Fontaine enrichira considérablement le thème en faisant appel à Horace autant qu'à Virgile. La fable s'efface ainsi nettement derrière les exemples proposés.
Cette fable s'adresse alors au Dauphin et avertit de ne pas rechercher ce que la nature nous refuse (...)
[...] Une critique de l'homme obtus Ce que La Fontaine condamne par cette morale, c'est le manque de finesse d'esprit, d'intelligence puisque, à travers le cierge qui est incapable de raisonner, il se moque de sa carence d'analyse. Ce manque de bon sens et d'intelligence du cierge est ainsi souligné par : -l'hyperbole du vers 14, pure folie -la locution dépréciative du vers 15, mal raisonné -l'expression péjorative du vers 16, ne savait grain de Philosophie. L'auteur incite clairement à prendre conscience que : - seule la raison, et non la passion, doit nous gouverner : .l'envie du vers 12 rime avec la folie du vers 14 .manque de discernement du cierge également qui est tenté par l'immortalité (vers 11- 12) et méconnait sa véritable nature, lui qui a été façonné par une main créatrice (vers on fit maint bougie) et qui est donc éphémère. [...]
[...] II- L'ART DU RÉCIT AU SERVICE DE L'ARGUMENTATION Une narration courte et dynamique Comme cela a été précisé dans l'introduction, la fable est adressée au Dauphin, c'est-à-dire à un enfant. La Fontaine sait qu'il doit captiver rapidement son lecteur : - le choix du discours narratif assure une progression dynamique du récit. L'auteur utilise ainsi : .les verbes d'action au passé : vers s'en allèrent ; vers 15, se lança .les connecteurs temporels : vers Quand ; vers Après que ; vers 13, Et .la brièveté du récit. [...]
[...] Les premières, dit-on, s'en allèrent loger Au mont Hymette et se gorger Des trésors qu'en ce lieu les zéphirs entretiennent Quand on eut des palais de ces filles du Ciel Enlevé l'ambroisie en leurs chambres enclose, Ou, pour dire en Français la chose, Après que les ruches sans miel N'eurent plus que la Cire, on fit mainte bougie ; 10 Maint cierge aussi fut façonné. Un d'eux voyant la terre en brique au feu durcie Vaincre l'effort des ans, il eut la même envie ; Et, nouvel Empédocle aux flammes condamné, Par sa propre et pure folie Il se lança dedans. Ce fut mal raisonné ; Ce Cierge ne savait grain de Philosophie. Tout en tout est divers : ôtez-vous de l'esprit Qu'aucun être ait été composé sur le vôtre. [...]
[...] La Fontaine reprend ici, à sa façon, l'image du mythe d'Icare. - l'homme doit savoir rester humble : Quand l'auteur écrit : ôtez-vous de l'esprit / Qu'aucun être ait été composé sur le vôtre. (vers 17-18), il dit tout aussi clairement que l'homme n'est pas le centre du monde mais n'est qu'un être parmi les autres. On notera dans ce sens toute l'ironie de la périphrase pompeuse du vers 19, L'Empédocle de Cire. CONCLUSION Remarquable par la légèreté et le dynamisme narratifs, maniés avec habileté par La Fontaine, ces atouts ne doivent cependant pas masquer l'essentiel. [...]
[...] (Note de La Fontaine) Grain : mesure de poids. ÉTUDE ANALYTIQUE INTRODUCTION Les fables sont des apologues c'est-à-dire des récits courts, divertissants, qui se concluent par une morale générale qu'ils illustrent. Jean de La Fontaine est le fabuliste le plus connu en France. Dans la seconde moitié du XVII siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès. D'après lui, la fable est un moyen d'instruire tout en plaisant, ce qui en fait une œuvre fidèle à l'idéal classique. [...]
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