C'est une nouvelle fois Esope qui procurera l'argument permettant à La Fontaine d'écrire cette fable. Mais celui-ci en fera une peinture des moeurs politique hésitantes de l'époque. Nous sommes en effet tout proches de la Fronde dirigée contre Mazarin (1648-1653). Pourtant, La Fontaine ne parlera pas de la Fronde mais de la Ligue (1576-1594).
Le XVIIème siècle est marqué par les écrivains de Cour, tels que Molière, Racine, Corneille et La Fontaine. Auteurs de comédies, de tragédies ou tout simplement de fables, ils exerçaient par leurs écrits une forte influence sous la monarchie absolue de Louis XIV. Molière dresse une piquante satire des « petits nobles » dans son Bourgeois Gentilhomme, tandis que La Fontaine plaît à la Cour avec ses deux recueils de Fables, qui tantôt trahissent les intrigues de cour, tantôt offrent au lecteur une vision plus générale de la vie et lui proposent des conseils qui dépassent les moeurs de la Cour proprement dite (...)
[...] Le fait que la Chauve- souris se laisse attraper par deux fois par le même animal amuse le lecteur. Plus loin, lorsqu'elle est si prompte à renier ses origines, elle fait sourire : Moi, souris ! Moi, pour telle passer ? La structure de l'histoire repose sur la répétition, dont on sait qu'elle est source de comique. La symétrie des répliques de la Chauve-souris, presque identiques d'une fois sur l'autre Vive la gent qui fend les airs ! Vivent les rats mais pour soutenir deux thèses diamétralement opposées l'une à l'autre, n'en devient que plus comique. [...]
[...] Sous des aspects plus riants et plus plaisants, la vision du monde de La Fontaine ressemble à celle d'un La Rochefoucauld dans ses Maximes. Conclusion La C-s et les deux B fait partie de ces fables qui dessinent une conduite de vie qui permit à La Fontaine de vivre dans son milieu et dans son temps : elle allie la vivacité et l'alacrité qui plaisaient tant aux courtisans et les divertissaient et la profondeur de la pensée d'un sage ; elle répond au goût de son époque pour la représentation théâtrale du monde et en même temps débouche sur une morale que les comédies de Molière véhiculaient aussi. [...]
[...] - La Chauve-souris , elle, est étourdie mais elle est aussi très bonne comédienne, douée pour le théâtre, belle parleuse Ses qualités d'avocate qui plaide sa propre cause, sa malice révèlent son intelligence et son à-propos. Le lecteur comprend alors qu'elle représente le courtisan habile et trompeur. III- La philosophie de La Fontaine Castigat ridendo mores disait Aristote de la comédie. La fable semble jouer le même rôle. Dans cette petite comédie le lecteur peut discerner d'une part une critique, d'autre part des conseils de vie et une philosophie de la vie propres à La Fontaine. A. [...]
[...] La Fontaine choisit des exemples moins brûlants que ceux de la Fronde, mais personne, en le lisant, ne s'y trompait. - Les deux Belettes, sans foi ni loi, prêtes à croquer les faibles comme la pauvrette sont nombreuses à la Cour et font régner la loi du plus fort. La Cour est présentée comme le lieu de tous les dangers que les étourdis (comme La Fontaine lui-même) ont du mal à éviter. B. Conseils de vie pour un sage Dans cette société, il faut survivre ou plutôt sauver sa vie Les puissants obligent ainsi les plus faibles à mentir. [...]
[...] Molière dresse une piquante satire des petits nobles dans son Bourgeois Gentilhomme, tandis que La Fontaine plaît à la Cour avec ses deux recueils de Fables, qui tantôt trahissent les intrigues de cour, tantôt offrent au lecteur une vision plus générale de la vie et lui proposent des conseils qui dépassent les mœurs de la Cour proprement dite. Dans La Chauve-souris et les deux Belettes La Fontaine donne une leçon de sagesse à celui qui vit dans un milieu plein de dangers et de pièges. Marqué par la prédominance du genre théâtral, il fait de cette fable une petite pièce de théâtre humoristique qui propose une morale très conforme aux principes du classicisme. [...]
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