Ce portrait du Roi Lion est tout d'abord introduit par un récit qui rend compte d'une journée particulière mise en valeur par l'emploi du passé simple : "voulut" (vers 1), "il manda" (vers 3), "il les invita" (vers 14). Le rythme du récit construit sur des vers courts est assez rapide.
Ces verbes insistent sur le pouvoir du Roi, sa volonté, son action. Fort de la caution de la religion catholique, (c'est une monarchie de droit divin) (...)
[...] - La Fontaine se plaît à rappeler fréquemment cette double visée de la fable : instruire et plaire. Le portrait du Roi Lion : Ce portrait du Roi Lion est tout d'abord introduit par un récit qui rend compte d'une journée particulière mise en valeur par l'emploi du passé simple : voulut vers il manda (vers il les invita vers 14 Le rythme du récit construit sur des vers courts est assez rapide. Ces verbes insistent sur le pouvoir du Roi, sa volonté, son action. [...]
[...] La conjonction de coordination donc (vers montre la logique dans laquelle s'inscrit ce pouvoir pour ne pas dire se fortifie : l'approbation de la Cour sur ordre du Roi. Sa Majesté Lionne vers le Roi ( vers Le Prince ( vers Le Monarque irrité ( vers La griffe du Prince Ce Monseigneur du Lion- Là ( vers Sire (vers 28) mentionnés tout au long de la fable mettent en relief les aspects suivants : la dignité suprême du Monarque, son caractère unique et peu amène à travers l'emploi du substantif la griffe qui ne fait plus de doute sur l'identité ambiguë monde animal/société humaine et l'adjectif participial irrité qui traduisent son agressivité, les titres de politesse que ses courtisans lui réservent en respectant le protocole courtois qui lui est dû. [...]
[...] Sa sotte flatterie/Eut une mauvais succès, et fut encore punie. vers 19 à 25) Le retournement de situation est assez amusant mais surtout très convaincant par l'ironie savamment ménagée par le fabuliste qui poursuit ce portrait charge du Lion/Roi. Le réquisitoire contre la Monarchie absolue au XVIIième est total : l'arbitraire, l'injustice, l'absolutisme sont dénoncés de manière efficace au travers de procédés ou de tours de langue qui servent une argumentation contre ce drôle d'animal qui personnifie le roi. L'adverbe d'intensité fort souligne la bêtise mimétique. [...]
[...] Le registre ironique permet de dénoncer des pratiques fort répandues de tartufferie ( Tartuffe ,Le Misanthrope, Dom Juan de Molière, Lettres de Madame de Sévigné).L'adverbe de temps encore le confirme. La litote eut un mauvais succès remplit son effet, dire moins pour suggérer plus puisque désormais Le Lion est associé par ce dernier exemple à Caligula. Plus malin, le Renard consulté à son tour, use d'une arme plus efficace pour se sortir de l'embarras et de la menace grandissante de risquer d'être expédié dans l'autre monde. Proche conseillé du Roi, il choisit la ruse qui consiste à se taire ou à s'effacer habilement en prétextant un rhume. [...]
[...] L'expression faire le dégoûté exprime sous la forme d'un euphémisme le châtiment de l'Ours on retrouve l'ambiguïté monde animal/humain avec la mention de narine qui vient par sa mort de subitement payer au prix fort sa franchise et son geste imprudent. Le Roi est tout sauf débonnaire et doux avec ceux qui sont susceptibles de le remettre en cause avec sincérité. Mais on fera remarquer que l'authenticité naïve n'est pas plus récompensée que la sotte flatterie si l'on en croit les simagrées du Singe soucieux de se protéger : Le singe approuva fort cette sévérité/Et flatteur excessif, il loua la colère/Et la griffe du Prince, et l'antre, et cette odeur:/Il n'était ambre, il n'était fleur/Qui ne fût ail au prix. [...]
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