Le roman s'ouvre en 1801, vers le milieu du carnaval, période égayée par l'annonce de la paix de Lunéville, et Bonaparte est premier consul de la République française. La paix de Lunéville fait suite aux victoires de Napoléon à Marengo et de Moreau à Hohenlinden, d'où s'ensuit l'armistice de Trévise avec les Autrichiens. Un an plus tard, l'Angleterre doit signer la paix d'Amiens qui est le traité entre le Royaume-Uni d'une part et la France, l'Espagne et les Républiques Bataves d'autre part. A cette période les anglais voient d'un mauvais oeil le retour de la France dans les colonies; la paix d'Amiens maintient un statu quo, mais ne règle aucun problème essentiel. Des navires corsaires harcèlent les navires français et compromettent les ravitaillements, épisode repris dans La Colère de Sue, car les allusions sont fréquentes tout au long du récit (...)
[...] Il propose à Cloarek de se remettre en mer, afin de faire la course, qui lui rapporterait entre quatre à cinq cent mille francs. Il s'agit d'un trois- mâts, surnommé le Vangard de la Compagnie des Indes chargé de lingots et d'espèces monnayées pour environ deux millions de francs et commander par le capitaine Black ou encore surnommé le pourvoyeur des pontons, l'un des plus intrépides capitaines de la marine anglaise. Cette épisode n'est pas sans faire référence à deux batailles navales, la Bataille du Cap-Vert sous le commandement de Linois et de l'escadre britannique commandée par Sir John Borlase Warren ou encore la bataille de San Domingo entre l'escadre britannique conduite par le vice-amiral John Thomas Duckworth et la petite escadre française conduite par l'amiral Corentin de Leissegues. [...]
[...] La pensée de Sénèque dans le De ira, porte son influence jusqu'au Moyen-Age, car la colère est une inadmissible dégradation de l'homme, ainsi Sénèque la présente sous les traits de la folie, puisqu'elle est incapable de se dominer, elle ressemble à un éboulement qui écrase tout sur son passage. Martin de Braga dans De ira, définit la colère comme suit : La colère change la meilleure et la plus juste des choses en son contraire. Tout ceux qui en sont affectés ne sont plus en état de se souvenir de leurs devoirs : en proie à la colère, le fils devient parricide, la mère marâtre, le roi tyran. [...]
[...] Yvon Cloarek est en effet à la fois magistrat et corsaire deux professions antinomiques car l'une est marquée par le droit et la justice, et l'autre par la fougue et le sang. Chaque geste et chaque propos du protagoniste permettent de saisir toute l'ampleur de cet état qui sont mis en parallèle aux événements qui se sont déroulé au XIXe siècle et notamment des événements qui ont marqués les relations entre la France et l'Angleterre, mais aussi des relations politiques et des sujets de tension à l'époque napoléonienne. [...]
[...] Depuis de nombreuses années déjà la France et l'Angleterre sont en guerre, les deux nations s'affrontent sans cesse, bien qu'elles s'admirent mutuellement, cet antagonisme alimente les rancœurs, la France est vue comme porteuse de la philosophie des Lumières mais le point de vue change radicalement à partir de la Révolution française, d'ailleurs en 1794, les Anglais sont regardés par les Jacobins et les sans-culottes comme des monstres barbares et sanguinaires un peuple marchand de chair humaine, odieux, exécrable et atroce se ne sont pas des hommes mais des cannibales. Les Anglais assimilent les Français à des brigands. La paix d'Amiens est signée le 25 mars 1802, et est représentée au public français de manière contradictoire. [...]
[...] Le 20 mai 1803, les hostilités reprennent entre la France et l'Angleterre. La crainte de l'Angleterre est notamment l'expansion coloniale de la France, et s'ajoute à cela la politique de Bonaparte en Italie et en Allemagne réorganisée sous son égide. Un complot se trame en 1804, dans le but d'éliminer Bonaparte, celui- ci accuse l'Angleterre d'être derrière les conjurés (Cadoudal). Les Anglais sont traités de barbares sanguinaires de monstres faisant la guerre non par l'épée des chevaliers mais par le couteau des assassins. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture