La Bruyère : "Les Caractères", "Des biens de fortune" : commentaire

Résumé du document

Commentaire du texte de La Bruyère, "Les Caractères", "Des biens de fortune": exposé de la méthodologie permettant de faire un commentaire du texte avec le commentaire composé lui-même.

Extraits

[...] Jusqu'à sa mort, il publie neuf éditions des Caractères, en remaniant le texte et en ajoutant des caractères à chaque publication. Cette œuvre contient des maximes et décrit les caractères, les mœurs et l'injustice du sort du dix-septième siècle selon son auteur. La Bruyère y analyse les mœurs de son temps et en particulier les travers de la société de cour. Dans ce texte, La Bruyère évoque de manière saisissante le culte de l'argent au détriment de la vie dans la société de son temps. [...]

[...] Le lecteur en éprouve même de la compassion pour celui- ci. La vie sans la demeure est impossible d'autant que la multiplicité des négations utilisées semblent corroborer cette perception. La dynamique du récit associée au déclin durable de la joie et des finances du propriétaire font comprendre progressivement que la situation ne va pas pouvoir s'éterniser ainsi et qu'un drame est imminent. À partir du moment où le manque d'argent abouti à la perte du bien du propriétaire, celui-ci ne peut survivre à la perte de sa raison d'être et décède très rapidement. [...]

[...] Ses créanciers l'en ont chassé, il a tourné la tête, et il l'a regardée de loin une dernière fois ; et il est mort de saisissement. Jean de La Bruyère, Des biens de fortune Les Caractères Récrier : ici, vous récrier, exprimer des sentiments vifs, agréables. Créanciers : personne à qui on a emprunté de l'argent. Étude de texte Relevez les déterminants et les pronoms. Quel effet produisent-ils ? Comment les temps des verbes contribuent-ils à la vivacité de l'évocation ? [...]

[...] Relevez les déterminants et les pronoms. Quel effet produisent-ils ? Les pronoms personnels utilisés sont au nombre de deux : - Il : désignant le propriétaire des lieux - Vous : s'adressant au lecteur. Les déterminants : Ce sont : - pronoms démonstratifs : ce, ces, ces, ce - adjectifs qualificatifs : belle, délicieuse, extrême, serein, tranquille - conjonctions : n', n', ni, n', ni - adverbes : agréablement, tranquillement La Bruyère décrit un cadre idyllique, magnifique et calme, qu'il exhibe encore plus avec l'emploi d'adjectifs du champ lexical du bonheur majorés de négations (apportant une restriction à la perception de la joie du propriétaire). [...]

[...] La deuxième phrase : C'est la plus longue, ce qui ajoute à la durabilité qu'elle veut faire paraître. L'évocation de l'élément perturbateur : la mort du propriétaire puis l'emploi du passé composé responsable de la durée de l'évocation et du déclin associé aux négations n'est pas, n'en a pas, ni, n'y a jamais, ni une nuit inhibant l'atmosphère sereine transcrite par La Bruyère, amènent progressivement à comprendre que la vie devient impossible pour le propriétaire. Le malaise est tellement grand, même pour le lecteur, que la mort en devient, si ce n'est souhaitable, du moins facile à envisager. [...]