La Beauté est éternelle
Elle résiste au temps, devenant irréelle, ce qui reprend la conception philosophique de Platon. Peu importe l'époque, l'idée de la beauté perdure, et les poètes tentent de l'approcher, quelle qu'en soit leur conception (comme le suggèrent les derniers vers). Elle semble d'ailleurs être immortelle, comme le laisse entendre son exclamation du premier vers : ô mortels ! (...)
[...] Baudelaire, Les Fleurs du Mal, La Beauté. ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Recueil poétique de Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal fut publié à Paris en 1857. Il donna lieu à un procès en août 1857 pour outrage à la morale religieuse ainsi qu'à la morale publique et aux bonnes mœurs Le poète fut condamné à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes (qui seront publiés dans le Parnasse satyrique du 19ème siècle, à Bruxelles, en 1864, avant d'être repris avec d'autres pièces de circonstance dans Les Épaves). [...]
[...] Un sonnet parfait Le poème est construit sur un thème romanesque, celui de la beauté. Empruntant la forme du sonnet, on note bien deux quatrains et deux tercets et le thème qu'ils explorent s'interrompt à la rupture conventionnelle entre quatrains et tercets. Néanmoins, il est traité dans une tonalité typiquement baudelairienne et présente quelques particularités stylistiques : - le schéma rimique est classique sauf pour les vers 9 à 12. Mais les rimes sont embrassées sur les quatrains, avec alternance des féminines (la Beauté) et des masculines (le poète) - les alexandrins rendent bien le rythme majestueux et noble de la Beauté et du poète - profusion d'images très riches avec diversité des matières évoquées et des éléments convoqués. [...]
[...] Un poème entre Romantisme et Symbolisme - Romantisme car la mission (presque divine) du poète, seul capable d'apercevoir la Beauté, est d'en donner une transcription à travers sa poésie - Symbolisme car ce poème travaille l'image de l'allégorie, et à travers ce monde de la Beauté décrit, se dessine un univers rêvé. Cette dualité illustre bien Baudelaire, poète difficile à classer parmi ceux du 19ème siècle. Il arrive après Victor Hugo et le romantisme mais précède Rimbaud et Verlaine qui sont classés comme symbolistes Ce poème se classe ainsi parmi ceux de l'Idéal. D'ailleurs, le poème suivant s'intitule L'Idéal. [...]
[...] II- Un idéal à atteindre mais aussi une voie d'accès à l'Idéal La Beauté permet de mettre en valeur le travail du poète Elle donne à ce travail une grandeur sans équivalent : -avec l'image majestueuse du vers Je trône dans l'azur -et une glorification suggérée par les vers 9 et 10 avec mes grandes attitudes et aux plus fiers monuments. Le travail du poète est alors assimilé à une montée vers l'Idéal, et non une descente vers le Spleen. Une Beauté fascinante Le premier quatrain évoque un échange amoureux, entre la Beauté et le poète, qui semble partagé et accepté de tous deux. [...]
[...] Un poème illusoire Ce poème est donc une image de la Beauté mais reste cependant illusoire si l'on considère qu'il met en place un Idéal imperceptible. On peut le qualifier de poème-miroir (vers 11, austères études), en ce sens qu'il se veut miroir de la Beauté. C'est la Beauté elle-même qui est pur miroir, dans lequel tout ce qui se reflète est somptueux. Mais l'illusion est patente : la Beauté reste un Idéal, demeurant donc imperceptible. Le poète est seulement celui qui peut montrer la voie et affirmer l'existence de la Beauté. [...]
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