Chez Zola, auquel ses contemporains reprochèrent une forme peu académique, voire ordurière, ainsi que ses tendances socialistes, l'observation réaliste du milieu social se double d'une vision épique symbolique, qui évoque le conflit entre les forces génératrices de vie et de mort.
Rappelons que Zola est un auteur complexe tiraillé entre naturalisme et romantisme.
L'Oeuvre nous entraîne dans le monde de l'art et des artistes, à travers le portrait d'un peintre maudit, Claude Lantier, dont le personnage évoque celui de Paul Cézanne, grand ami de Zola, qui se brouillera avec l'écrivain après la publication du roman (...)
[...] Pour elle vivre c'est s'aimer. On a aussi aux bras l'un de l'autre C'est une référence aux premiers temps de leur liaison a Bennecourt avant que Paris ne revienne hanté le peintre. On a deux impératifs : rappelle-toi : elle lui demande de se plonger dans le passé. Bennecourt comme symbole de leur amour, de leur bonheur passé. Cela montre bien qu'elle vit dans le passé et qu'elle est mélancolique de ce bonheur autrefois présent et exprimé par leur passion. [...]
[...] Il n'y a que l'art : on sent là tout le désespoir de Christine qui voit qu'elle n'existe pas au yeux de Claude et que seule la peinture est aimée de lui, ou détestée d'ailleurs mais au moins il l'a considère, alors que Christine lui crie son désespoir et son amour mais il n'en fait pas cas. On sent également une pointe d'ironie lorsqu'elle dit : et tu diras merci c'est limite si elle ne se moque pas de lui. Elle ne sait plus comment réagir. Sous entendu, comme un imbécile, car il se laisse dévorer, il ne se défend même pas, il se laisse tuer à petit feu par cette peinture et il l'a vénère cette meurtrière au lieu d'aimer celle qui est réelle et qui l'aime. [...]
[...] Le déjeuner qui sent bon : on a de plus en plus l'impression d'être plonger dans un rêve où tout est parfait. On pourrait presque parler d'une gradation du merveilleux. On voit à nouveau clairement une opposition entre Christine et Claude : il compare la peinture à des chimères donc elle maitrise la peinture et dit que cela n'amène que tourments pour elle la peinture est un obstacle à leur amour, c'est une chose nuisible dont il faut se débarrasser. [...]
[...] La peinture a toujours tenu cette place dans la vie de Claude, Christine le savait (cf.: je m'en étais aperçue déjà En vérité, Claude n'aime pas la réalité, et c'est là toute l'ambiguïté de ce peintre impressionniste : il veut peindre la réalité mais il ne l'aime pas. Il se complet dans l'imaginaire, le pictural. C'est à sa peinture qu'il fait l'amour (cf.: de quelle main tu caressais leur nudité Il n'a aimé Christine qu'en tant que modèle, et maintenant il vit dans son monde de peinture. La relation amoureuse de Claude et Christine naît d'un émerveillement de peintre qui est la négation même du plaisir. L'épisode à Bennecourt illustre le dilemme art-sexualité : il faut aimer ou peindre. [...]
[...] Cela accentue son coté désespéré : elle espère en rêvant à ce qu'elle ne pourra jamais avoir en réalité car elle connait Claude et sait qu'il aime trop Paris, mais elle espère tout de même, un peu comme une enfant au fond. Elle ne prend pas en compte la personnalité et la passion de Claude: le mode de vie décrit par Christine ne se prête pas à la peinture. C'est un rêve simple et sans grande ambition : c'est une existence routinière, sans action spécifique à part manger et dormir, marqué par une chronologie journalière avec matin et soir mais il n'y a pas d'autres contraintes. [...]
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