Zola dans cet extrait de L'Oeuvre, utilise différents procédés pour donner de Paris une description qui rivalise avec les tableaux impressionnistes de l'époque. On sait d'ailleurs que Zola s'est inspiré de ce mouvement pictural et qu'il admirait particulièrement Manet et surtout Cézanne (...)
[...] Mais ce sont surtout les effets de lumière qui donnent à la description toute sa singularité, son intérêt esthétique. D'abord on note le contraste entre l'ombre des tours de Notre-Dame et la luminosité solaire exprimé par le champ lexical du soleil : noyée de soleil astre à son déclin coucher éblouissant Par ailleurs, la métaphore : «qui se changerent en un treillis de pourpre, dont toutes les mailles lâchaient des flots d'or qui associe l'univers céleste à l'univers marin (puisque les traînées de couleur rouge qui traversent le ciel sont comparées à un filet de pêcheur jeté dans les flots d'or) contribue à souligner la beauté du spectacle qui émue les personnages. [...]
[...] L'effet produit contribue à renforcer les différents jeux de lumière qui caractérisent cette description. En outre le romancier trace des perspectives à l'aide de la longue énumération qui décrit les berges de la Seine les quais la courbe immense de la rive droite les larges avenues les toits des maisons lointaines et la silhouette perdue du pavillon de Flore en guise de point de fuite. A la manière impressionniste toujours, un flou artistique nimbe certains éléments du décor, comme par exemple le pavillon de Flore qui n'est qu'une silhouette perdue tandis que la courbe de la Seine est noyée par le soleil Certains éléments ne sont pas non plus clairement identifiables, on ignore ainsi quelles sont les larges avenues qui sont les monuments des deux rives ; les pluriels et le pronom tout qui tentent à généraliser, ajoutent à cette impression de flou : les lavoirs, les bains, les péniches etc. [...]
[...] La narration laisse alors place à la description d'un Paris éblouissant de soleil, rythmée par la promenade des personnages. Des notations temporelles permettent d'évaluer la durée de la promenade Un après-midi, par un des derniers beaux jours de la saison la fin d'un après midi de fin d'été, plus précisément jusqu'à la disparition complète du soleil couchant, lorsque la douce lumière du soir n'est plus et que ces antiques pierres demeurent froides Le système de focalisation interne choisi par le romancier, donne le sentiment que c'est Claude, bien d'avantage que Christine, qui perçoit la scène un besoin de revoir avec elle des coins chéris autrefois même si les verbes de perception comme regarder ou voyant se rapportent aux deux personnages. [...]
[...] Mais dans cette atmosphère jaillissent des images précises : les tours de Notre-Dame Le vieil hôtel de Martoy le pont Louis-Philippe la découpure des arches la coupole de l'institut dont le contour se dessine nettement comme l'indique le verbe écorner Ainsi l'astre à son déclin ce coucher éblouissant le pourpre du soleil, les reflets dans l'eau semblent s'inspirer directement du tableau de Claude Monet coucher de soleil. L'écriture romanesque veut donc rivaliser ici avec l'art pictural et faire de la description de Paris une œuvre impressionniste. [...]
[...] Comme jadis, l'astre à son déclin les suivait, roulant sur les toits des maisons lointaines, s'écornant derrière la coupole de l'Institut : un coucher éblouissant, tel qu'ils n'en avaient pas eu de plus beau, une lente descente au milieu des petits nuages, qui se chargèrent en un treillis de pourpre, dont toutes les mailles lâchaient des flots d'or. Commentaire Une description impressionniste Zola dans cet extrait de l'Oeuvre, utilise différents procédés pour donner de Paris une description qui rivalise avec les tableaux impressionnistes de l'époque. [...]
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