La scène finalement se décompose en deux temps. Le premier est presque un badinage amoureux (jeu avec le bouquet) durant lequel les deux personnages conversent sans se déclarer et le deuxième qui met en place l'épreuve. Il y a en effet un changement notable dans ce huitième tableau lorsque Lucidor dit à Angélique : "Il ne tiendra qu'à vous que nous y soyons tous deux" (...)
[...] L'expression d'Angélique contez-moi donc comme quoi ? met en lumière le caractère provincial de la jeune fille et rappelle sa différence sur l'échelle sociale. - Mais le jeu et le travail sur le langage, dans cette scène, mettent surtout à jour tout l'amour et la complicité qui lient les deux personnages. Leurs répliques s'enchaînent et traduisent les liens qui les unissent. Nombreuses sont ainsi celles qui reprennent un élément de la précédente comme si chaque personnage n'avait finalement, pour garder une partie de l'autre et maintenir le lien, que cette seule option : A quoi songez-vous je songe prenez-le Je ne le prendrai l'état de votre cœur dans mon cœur j'en oublie presque vous oublierez je vous cherche vous ne cherchez quel homme un homme le rendre heureux il ne sera pas heureux Ici, ces échos permettent puisqu'on se tait et que l'implicite est grand de dévoiler l'amour sans jamais le dire. [...]
[...] Angélique comprend ce nous comme une déclaration feutrée. Elle le reprend donc de bon cœur à la fin de la scène : nous y serons ensemble - Le stratagème de Lucidor repose donc sur un quiproquo volontaire, comme nous le verrons, mais pas uniquement. En effet, durant toute la scène, il place habilement plusieurs éléments qui constitueront l'épreuve à laquelle il souhaite la soumettre. - Tout d'abord, il l'invite à entrer dans la confidence : vous m'instruirez de l'état de votre cœur Confiez-moi lequel de tous distinguez-vous parmi eux ? [...]
[...] (Transition partie Une scène d'amour (N'apparaît qu'au brouillon) Un amour visible (N'apparaît qu'au brouillon) - Les propos tenus par Lucidor dans la première scène je ne lui ai jamais dit que je l'aime ; mais toutes mes façons n'ont signifié que cela ; toutes les siennes n'ont été que des expressions du penchant le plus tendre et le plus ingénu sont illustrés ici. En effet, l'amour qu'ils se portent est particulièrement visible même s'il n'est pas avoué. - Leur discussion présente tous les éléments, toutes les sensations que provoque le sentiment amoureux : compliments, bien-être, confidence, indifférence pour l'autre sexe, bonheur d'être ensemble, embellissement. - L'évocation de la beauté d'Angélique montre ainsi tout l'attachement qui les unit. [...]
[...] Lucidor profite quelque peu de la pudeur, de la réserve d'Angélique, de ses aveux feutrés pour mettre en place un malheureux malentendu. - Dès l'introduction du nous le quiproquo commence : il ne tiendra qu'à vous que nous y soyons tous deux Angélique a peur de comprendre et les répliques qui suivent le montrent. Ses interrogations mettent en lumière la nécessité, le besoin qu'elle a d'être détrompée au besoin : Est-il possible ? loge-t-il avec vous ? Quel homme est- ce ? [...]
[...] - Chacun laisse entendre les sentiments qui l'animent. Tous deux évoquent ainsi le bien-être éprouvé quand ils sont ensemble : quand je ne vous vois pas, vous me manquez et je vous cherche vous ne cherchez pas longtemps, car je reviens bien vite quand vous êtes revenue, je suis content se plaire plus en votre compagnie Le temps et l'espace sont des indicateurs et des témoins précieux de leurs sentiments : le premier est presque toujours un complice, un allié du couple il n'y a encore environ que sept semaines que je suis ici Que le temps passe vite ! [...]
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