Baudelaire, célèbre poète français du milieu du XIXème siècle, est considéré comme l'héritier du romantisme par ses thèmes de prédilection et son imaginaire macabre, mais aussi comme le précurseur du symbolisme par son goût de l'allégorie et de l'analogie (...)
[...] - L'aspect sadique de la persécution est accentué par la gratuité de celle-ci: les hommes la font pour s'amuser Les exclamatives des vers 9 et l0 rendent le ton amusé des marins spectateurs. - L'emploi de l'adverbe «souvent» et du présent d'habitude souligne la récurrence de cette scène cruelle. - Insistance sur le côté sans défense de l'animal sauvage persécuté : les mots désignant l'albatros sont souvent en position de complément d'objet (qui subit donc l'action du sujet du verbe) (vers 12). [...]
[...] Commentaire rédigé de L'Albatros de Baudelaire. Baudelaire, célèbre poète français du milieu du XIXème siècle, est considéré comme l'héritier du romantisme par ses thèmes de prédilection et son imaginaire macabre, mais aussi comme le précurseur du symbolisme par son goût de l'allégorie et de l'analogie. Dans un court poème de quatre quatrains d'alexandrins, intitulé L'Albatros et issu du recueil Les Fleurs du Mal édité en 1857, Baudelaire met en scène un oiseau marin martyrisé par des marins. Ce récit pathétique et poignant est l'occasion pour lui de personnifier symboliquement le poète et sa place dans le monde. [...]
[...] rendent bien le ton amusé des marins savourant méchamment le spectacle de l'oiseau boiteux. L'emploi de l'adverbe souvent et du présent d'habitude soulignent la récurrence de cette scène cruelle et en accentuent donc aussi l'intensité pathétique. Mais autant que la persécution en elle-même, c'est la déchéance qui en découle qui apitoie le plus le lecteur surtout que celle-ci atteint un animal sauvage plein de noblesse. Pour mieux faire ressentir au lecteur une telle déchéance, Baudelaire a opposé tout au long du poème deux champs lexicaux fortement antithétiques: le champ lexical de la supériorité physique morale ou hiérarchique qui caractérise l'albatros dans les airs avec des termes comme vastes rois de l'azur voyageur ailé le prince des nuées , géant opposé au champ lexical de la défaillance physique ou morale ridicule qui caractérise l'albatros pris au piège avec les mots maladroits honteux piteusement gauche »veule comique laid Les deux états du personnage sont aussi liés à deux lieux ou milieux totalement différents: l'espace naturel ouvert et immense des mers »(vers des gouffres (vers de l'azur (vers des nuées »(vers 13) où évolue l'animal libre s'oppose à l'espace artificiel et délimité du pont du navire désigné par la métonymie des planches ou par le mot sol lieux où règne la pesanteur des corps, à tel point qu'il semble y avoir une contamination entre cette matérialité lourde du bateau et l'oiseau vivant dont les ailes inertes et lourdes semblent se transformer en bouts de bois , comme des avirons Enfin, une autre opposition, cette fois temporelle, contribue ,elle aussi, à marquer davantage le contraste entre les deux facettes de l'animal: l'image valorisante du roi de l'azur est associée nostalgiquement au passé avec lui, naguère si laid et l'infirme qui volait »alors que l'image dévalorisée du bouffon ridicule est associée au présent : il est gauche et veule qu'il est comique et laid de sorte que la chute de l'ange déchu est d'autant plus sensible, la rime laid volait renforçant cette opposition. [...]
[...] - Ces personnifications connotent la liberté, l'aventure, l'audace. - La comparaison de l'albatros au poète attribue explicitement, sous forme de clé du récit, les caractéristiques de l'oiseau, au créateur, désigné de manière allégorique avec un P majuscule qui le rend emblématique et l'idéalise. Des lieux symboliques : - Les mers, 1'azur, les nuées connotent la liberté, liberté du poète quand il crée et se considère au-dessus des autres hommes (qui ne pensent ensuite qu'à se moquer de lui dès qu'il redescend de son idéal. [...]
[...] - Opposition aussi des lieux auxquels l'albatros est associé: les l'azur les «nuées» de grands espaces naturels opposés aux «planches» au «sol (v15) qui sont des lieux ou règne la pesanteur du corps. - Opposition entre ce qu'il était naguère si beau» v10 et «qui volait») et ce qu'il est désormais: comme il est gauche et veule» et qu'il est comique et laid la rime laid / volait renforçant cette opposition. II) L'albatros: un animal personnifié symbolique du poète et de sa place dans le monde: Des désignations symboliques : - Quatre personnifications (vers 16) suggèrent l'image d'un être supérieur, hors du commun, un être d'élite quasi divin. [...]
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