Kantisme: distinction des noumènes et des phénomènes, de la liberté et de la nature, de la pensée et de la connaissance; de plus, trois sortes de médiations, qui correspondent à l'esthétique, à la morale et à la philosophie de l'histoire.
[...] Ainsi l'éthique introduit-elle une limite irréductible à la science. Limiter le savoir au monde des phénomènes, montrer que la pensée déborde infiniment la connaissance et qu'elle règle au moins ce qu'elle ne saurait constituer, établir enfin que l'Idée régulatrice qui empêche la science de jamais se clore sur elle-même est aussi le guide de l'homme qui réalise de l'intelligible dans sa vie pratique, telle est donc, dans sa diversité même, l'unité de l'Intention kantienne. Et cette Intention est proprement métaphysique. Chapitre II : la connaissance et la pensée. [...]
[...] La science limite la vie morale. Le but de la philosophie, dit Kant, c'est d'améliorer l'homme, et la fin qu'il se propose c'est la fondation de la philosophie à partir de la conscience morale. Distinction de l'entendement et de la sensibilité, du concept et de l'intuition. "Le concept sans intuition est vide, l'intuition sans concept est aveugle". Toute notre connaissance commence avec l'expérience. La sensibilité est une pure réceptivité et elle fournit la matière de la connaissance par ses intuitions; quant à l'entendement, c'est une faculté de connaître a priori, et il fournit la "forme" de la connaissance par ses concepts. [...]
[...] Mais à ce titre il est idéal et ne peut plus être considéré comme phénomène. Il faut donc bien que le noumène d'une certaine façon agisse comme noumène dans le phénomène et y soit présent. Tel est le sens de la vie morale. La nature est le point d'application de la liberté. Ainsi la nature agit dans le monde et y détermine des phénomènes. Du point de vue de la connaissance pure, le sujet intelligible n'est qu'une Idée; mais cette Idée acquiert un contenu et se détermine dans l'acte pratique. [...]
[...] Etre moral c'est faire coïncider la maxime inspiratrice de l'action avec la loi. C'est le libre-arbitre qui choisit la maxime, c-à-d qui soumet la sensibilité à la raison ou la raison à la sensibilité. Mais la volonté qui choisit la raison du même coup se fait libre, de cette vraie liberté qui ne peut jamais être mauvaise, puisqu'elle est identique à la loi et à la raison. L'utopie du bonheur est fausse parce qu'elle est fausse ici-bas. Ce rêve est donc aussi contraire à la liberté qu'à la nature, d'où la critique de l'économie politique: il critique de confondre valeur et prix; pour Kant il n'y a pas de valeurs économiques; promettre un bonheur sensible à partir des lois de la nature est pour lui un optimisme naïf. [...]
[...] Distinction de la pensée et de la connaissance. La raison pratique n'est pas extérieure à la raison. L'objet est le type idéal d'organisation auquel je dois me conformer toutes les fois que je prétends construire une représentation objective, une représentation vraie. La notion de noumène doit être détachée de celle de chose pour être rapprochée de la conception leibnizienne de la monade. Selon Bergson, la représentation spatiale du temps est artificielle et secondaire; pour Kant c'est une nécessité absolue sans laquelle le temps ne pourrait être connu; l'espace est la condition nécessaire de notre permanence et de notre stabilité. [...]
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