Fiche de lecture de 10 pages de l'ouvrage De la justification, Les économies de la grandeur - Boltanski et Thévenot
Le travail des auteurs peut être décomposé en deux étapes, comme le soutient notamment Boltanski (entretien). Dans un premier temps, partant de certains postulats de base, les auteurs se sont appliqués à dessiner la « base normative de nos jugements », c'est-à-dire la structure théorique à laquelle on se réfère s'il y a un besoin de justification (I). Celle-ci s'applique à plusieurs cités, au nombre de 6 selon les auteurs, correspondant à 6 mondes auxquels il est fait référence en situation de dispute (II). La seconde partie du travail a alors consisté, sur la base du modèle de normativité dégagé et sa déclinaison en 6 mondes, à se demander ce qu'il en est lorsque des personnes et des choses relevant de mondes différents se présentent ensemble devant l'épreuve, et donc plus largement à se demander comment s'établit la relation entre différents mondes (III).
[...] Aussi bien les actions que les jugements se trouvent mis à l'épreuve des faits et des circonstances. Sans les mondes, les cités seraient des abstractions superflues (Mohamed Nachi). On a ici l'apparition d'objets, de dispositifs, parce que la preuve de grandeur d'une personne ne peut reposer simplement sur une propriété intrinsèque [ . ] : elle doit prendre appui sur des objets extérieurs aux personnes, qui serviront en quelque sorte d'instruments ou d'appareils de la grandeur (p165) Monde = cité + objets. [...]
[...] Compromis : manière de sortir de la dispute par un compromis entre plusieurs grandeurs, sans que l'une prenne le pas sur l'autre ou bien soit dissimulée. Les parties s'accordent en vertu d'un principe supérieur non explicité, mais fondé sur le bien commun. Arrangement : Accord momentané, local et circonstancié entre personnes. Se différencie du compromis car pas de visée d'intérêt général, mais intérêt particulier. Principe de commune humanité : principe selon lequel tous les êtres humains sont fondamentalement égaux. Principe de commune dignité : principe selon lequel tous les êtres humains ont un égal accès à la grandeur. [...]
[...] Elles caractérisent les individus par leur capacité à faire face à des situations relevant de mondes divers et par leur habilité a s'y adapter. Les individus sont guidés par leur libre arbitre et répondent au principe de prudence. Ils s'y trouvent obligés à cause des tensions qui apparaissent de par la confrontation des principes de justice qu'implique un modèle comportant plusieurs mondes. Les individus s'appuient alors sur des éléments extérieurs aux épreuves pour s'y soustraire ou pour en contester la validité. Les figures de la critique. De l'utilisation des mondes au cours de la dispute. [...]
[...] Je laisse complètement de côté les dix ou quinze dernières années. Sur les médias notamment, ce n'était plus de la sociologie, c'était de l'agit-prop. Personnellement, j'ai été l'élève de Bourdieu à la Sorbonne puis son assistant au moment de la création du centre de sociologie européen avec Raymond Aron. Ce que je retiens aussi de lui, c'est la qualité du professeur dans les années 60-70 (Luc Boltanski, Le Monde janvier 2002, "Les réactions de nombreux compagnons de route") Boltanski construit sa théorie contre l'idée de domination, de rapports de pouvoir, et contre la méthodologie bourdieusienne. [...]
[...] " (1709) position dans une chaîne hiérarchiqu e la tradition "Eléments de loi" (1640) "Du contrat social" (1762) le sacrifice de soi, la qualité de la conscience la volonté générale "De la physiologie sociale" (1813) Grandeur sacrifice de soi et humilité avoir l'estime des autres être performant Principe supérieur commun la grâce l'opinion l'efficacité L'exemple de la cité industrielle Les auteurs utilisent St Simon pour cette cité. Celui-ci voue un culte à la science et au pragmatisme, et sera suivi par Auguste Comte, son assistant. Il s'agit ici de produire, d'assurer la prospérité. [...]
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