Quel projet autobiographique apparaît dans cet incipit ? Tout d'abord, nous allons voir que Vallès fait le choix d'un commencement « in medias res », c'est-à-dire dans le vif du sujet, par deux souvenirs marquants et très durs ...
[...] Je puis avoir cinq ans et me crois un parricide. Ce n'est pas ma faute, pourtant ! Est-ce que j'ai forcé mon père à faire ce chariot ? Est-ce que je n'aurais pas mieux aimé saigner, moi, et qu'il n'eût point mal ? Oui - et je m'égratigne les mains pour avoir mal aussi. C'est que maman aime tant mon père! Voilà pourquoi elle s'est emportée. On me fait apprendre à lire dans un livre où il y a écrit, en grosses lettres, qu'il faut obéir à ses père et mère: ma mère a bien fait de me battre. [...]
[...] - le sein que j'ai mordu : le lien entre la mère et l'enfant est caractérisé par la violence et la douleur. - Substitut maternel : le rôle de la mère est joué par la voisine qui lui [glisse] un bonbon (symbole de la nourriture) dans le deuxième souvenir, il est joué par la cousine qui console Vingtras et soigne le père. Vallès veut remettre en question son lien avec sa mère par ce début in medias res II. Un projet intime d'écriture Ce que je veux faire, c'est un bouquin intime. [...]
[...] Le narrateur cherche à se cacher, à dédramatiser ce passé pourtant proche. A. Effacement du je du narrateur adulte - Vallès se cache derrière un personnage fictif : Jacques - Vallès se cache derrière le je de l'enfant qu'il a été. - Mon derrière lui a fait pitié le sauver : l'enfant se cache derrière son derrière (effet comique). En effet, le derrière = lui-même et le me B. Registre comique - En particulier dans le premier souvenir, l'auteur dédramatise ce passé douloureux par l'humour afin de capter l'intérêt du lecteur. [...]
[...] votre service", répond la brave fille, en me glissant un bonbon en cachette. Mon premier souvenir date donc d'une fessée. Mon second est plein d'étonnement et de larmes. C'est au coin d'un feu de fagots, sous le manteau d'une vieille cheminée; ma mère tricote dans un coin ; une cousine à moi, qui sert de bonne dans la maison pauvre, range, sur des planches rongées, quelques assiettes de grosse faïence avec des coqs à crête rouge, et à queue bleue. [...]
[...] Quel que soit le sein que j'ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j'étais tout petit; je n'ai pas été dorloté, tapoté, baisoté; j'ai été beaucoup fouetté. Ma mère dit qu'il ne faut pas gâter les enfants, et elle me fouette tous les matins; quand elle n'a pas le temps le matin, c'est pour midi, rarement plus tard que quatre heures. Mlle Balandreau m'y met du suif. C'est une bonne vieille fille de cinquante ans. Elle demeure au- dessous de nous. D'abord elle était contente: comme elle n'a pas d'horloge, ça lui donnait l'heure. "Vlin ! Vlan! Zon ! [...]
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