Au cours d'une grave maladie, le roi Louis IX fit voeu de « secroiser ». Après sa guérison, il organisa la Septième Croisade. Cette malheureuse expédition nous a été consignée par Joinville dans l'Histoire de Saint-Louis. Ce n'est pas à proprement parler un livre d'histoire, mais un recueil de chroniques composé de scènes juxtaposées et agrémenté de petites narrations destinées à délasser les lecteurs.
Après une suite de revers, Louis IX sentant faiblir le moral de ses hommes décida de mettre fin à ses exploits. Parti de Syrie le roi et ses hommes font une première escale à Chypre pour se ravitailler ; ensuite tout le convoi se dirige vers le sud de l'Italie. En contournant la Sicile, ils abordent un jour à Lampédouse. Cette île déserte et ensoleillée les attire. Pour rompre la monotonie de la traversée, on décide de l'explorer. Tout le monde descend à terre. La grande quantité de lapins qui vivaient sur cette île permit aux croisés de s'adonner aux plaisirs de la chasse... ; ensuite la joyeuse compagnie poursuivit sa randonnée à travers l'île qui avait autrefois servi d'asile à des anachorètes [...]
[...] La grande quantité de lapins qui vivaient sur cette île permit aux croisés de s'adonner aux plaisirs de la chasse . ; ensuite la joyeuse compagnie poursuivit sa randonnée à travers l'île qui avait autrefois servi d'asile à des anachorètes Dans cette page l'auteur nous relate sans aucun commentaire une anecdote vécue voilée de mystère : c'est l'histoire de la naissance de la vocation religieuse chez un croisé. La structure du récit se fonde sur deux éléments narratif complémentaires : la découverte d'un vieux sanctuaire et la naissance d'une vocation La vue de l'île de Lempedouse suscite la joie des croisés, mais l'auteur ne se préoccupe nullement de nous raconter l'aspect générale de l'île ainsi que les détails du débarquement ; son attention est tout de suite attirée par le grand nombre de lapins qui donna lieu à un tableau de chasse : nous preimes tout plein de connins Ensuite la vue des voyageurs est attirée par un courtil et deux grottes ; leur curiosité les pousse à les visiter ; ils découvrent alors l'emplacement d'un hermitage ancien dedans les roches. [...]
[...] Li rus de la fonteinne couroit parmi le courtil. Li roy et nous alames jeusques au chief dou courtil, et trouvames un oratour, en la premiere voute, blanchi de chaus, et une croiz vermeille de terre. En la seconde voute entrames, et trouvames dous cors de gens mors dont la chars estoit toute pourrie ; les costes se tenoient encore toutes ensemble, et li os des mains estoient sur lour piz ; et estoient couchié contre orient en la manière que l'on met les cors en terre. [...]
[...] Par ses sobres descriptions, le narrateur n'a pas entièrement livré son message et a gardé pour la fin l'impact de cette scène édifiante qui emplit l'âme des croisés Face au pathétique qu'inspire une sainte morte l'un des chevaliers sent germer en lui une vocation religieuse. Existait- elle à l'état latent dans son âme? Peut-être, mais elle ne s'est manifestée qu'à la vue de ces deux gisants qui ont eu le courage de renoncer à toutes les douceurs de l'existence ; et par contagion, le courage gagne le cœur de ce prédestiné . [...]
[...] Après une suite de revers, Louis IX sentent faiblir le moral de ses hommes décida de mettre fin à ses exploits. Parti de Syrie le roi et ses hommes font une première escale à Chypre pour se ravitailler ; ensuite tout le convoi se dirige vers le sud de l'Italie. En contournant la Sicile, ils abordent un jour à Lampédouse. Cette île déserte et ensoleillée les attire. Pour rompre la monotonie de la traversée, on décide de l'explorer. Tout le monde descend à terre. [...]
[...] Un oratoire qui emplit les pèlerins d'une émotion indicible par sa majestueuse nudité. Deux touches de couleur suffisent à Joinville pour nous communiquer l'impression que nous pénétrons dans une sanctuaire: le blanc de la paroi rocheuse passée à la chaus et le rouge d'une croix vermeille de terre. Depuis le début de sa description le narrateur n'a mentionné aucun signe de confort: pas de lit pour le sommeil, pas de chaise pour le repos, pas de prie à Dieu pour le recueillement. [...]
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