Le narrateur
Dans ce dénouement, Giono est omniscient et exprime une communion avec son personnage. Il fait vivre la scène, majoritairement au présent (plus d'énonciation que de narration), à l'aide de nombreux verbes de mouvement et de gestes : marche (ligne 6), serre (ligne 9), mâcher ... saliver (ligne 10), va (ligne 11) (...)
[...] Ainsi, saliver longtemps le jus (ligne où le verbe intransitif saliver ne peut normalement pas avoir de complément d'objet direct - une abondance d'images empruntées surtout à la nature (Ne gâtons pas le fruit, ligne 4 ; comme un mouton . sur les collines, lignes 10-11 ; cette lande terrible, ligne 19 ; un morceau de ses labours, ligne 23 ) - le recours aux répétitions syntaxiques. Les structures syntaxiques répétitives des phrases (anaphores de il + verbe + complément) miment un refrain et donnent force et certitude au passage. [...]
[...] - le présent Il est clairement annoncé dès le début de l'extrait : Maintenant. Le lecteur prend alors conscience de la sollicitude de Panturle envers sa femme, son enfant à naître et de la terre qu'il a plaisir à tâte[r] (ligne 16) comme une matière vivante. Conclusion À propos de cet essai sur la désertification des villages de haute- Provence, Giono écrit à la fin de Présentation de Pan : Il faudra que je parle de celui-là qui est tout seul au fond du plateau et puis qui a acheté une femme avec les soixante francs d'un âne et qui, de ça, a fait revivre toute sa terre, et qu'une herbe nouvelle a poussé et qu'on a pu faucher le regain Voilà qui résume ce roman où le lyrisme de cette dernière page s'empare des mots les plus ordinaires pour inventer des images audacieuses et rendre hommage à la vie intense de la nature et à des personnages simples, mais capables de la comprendre et de la respecter. [...]
[...] T E X T E Le village abandonné et son dernier habitant sont presque revenus à l'état sauvage ; mais Panturle, en fondant une famille avec sa compagne qui attend un enfant et en reprenant son activité d'agriculteur, va faire renaître le bonheur et la civilisation paysanne. Maintenant Panturle est seul. Il a dit : - Fille, soigne-toi bien, va doucement ; j'irai te chercher l'eau, le soir, maintenant. On a bien du contentement ensemble. Ne gâtons pas le fruit. Puis il a commencé à faire 5 ses grands pas de montagnard. Il marche. [...]
[...] Ainsi, avec Regain, il achève en 1930 la trilogie de Pan commencée avec Colline et Un de Baumugnes où il célèbre son attachement à sa terre natale de Provence. Le personnage central, Panturle, s'est réinstallé avec sa femme Arsule dans ce hameau déserté d'un plateau de Haute-Provence et il s'apprête à faire revivre cette terre abandonnée pour retrouver un bonheur fondé sur l'accord avec la vie de la nature. Cette histoire de la renaissance d'un village mort et délaissé par ses habitants est un thème récurrent dans la bibliographie de Giono. [...]
[...] la réalisation de son projet Annoncée par les expressions : il a appris la grande victoire (ligne 17) et Il a gagné : c'est fini (ligne son projet de faire revivre un hameau abandonné d'un haut plateau de Provence a abouti et renvoie alors au titre du roman Regain (herbe qui repousse après la coupe). La résurrection est double : .matérielle (culture des champs) .humaine (installation du couple dont la femme attend un enfant). son évolution Désormais en osmose avec la nature, il renaît lui aussi, ayant définitivement renoncé à sa violence et sa solitude : Il lui a passé devant les yeux l'image . (ligne Il a connu d'un coup cette lande terrible qu'il était (lignes 19-20). [...]
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