Le sonnet 5 de Jean de Sponde (1557-1595), est un extrait d'un recueil s'intitulant « Sonnets d'Amour » dont la parution posthume eut lieu vers 1598. Le poète y expose une vision pessimiste, un sentiment noir de l'existence au travers de la souffrance amoureuse, à la manière de Jodelle ou de Jamyn. Il développe cette souffrance de manière lyrique recourant au mythe antique, s'investissant personnellement dans le sonnet ce qui le rend si poignant, tout en restant fidèle au [...]
[...] C'est cette seconde utilisation du mythe que choisit Sponde dans ce sonnet en évoquant le mythe d'Actéon, jeune chasseur courant les bois avec sa meute qui aperçut Diane se baignant nue. Irritée d'avoir été découverte, celle-ci le transforma en cerf, et il fut déchiré par ses chiens. La première phase de ce recours au mythe antique est une identification de l'amant malheureux aux héros légendaires. Ainsi, dans les deux tercets, peut-on voir le narrateur et Actéon se confondre grâce à l'utilisation du pronom collectif nous au vers 12 et 13, de l'adjectif possessif notre au vers 12 mais aussi par la formule du vers 9 : je suis cet Actéon Ce n'est plus une identification mais bien une assimilation que traduit ce je suis Cependant le cet introduit une nuance : il est l'Actéon de ses chiens déchirés et uniquement celui-là. [...]
[...] Dernier acte avant la négation violente de soi : de ses chiens déchirés (v.9). Enfin, la mort est l'ultime étape du processus déclenché par l'Amour : je meurs me tue (v.11) et nous trouvons même mort (v.13). Le destin, grand aspect du baroque est également présent dans ce sonnet : au vers 12 deux déesses nous ont tramé tout notre sort Jean de Sponde a recourt à la destinée pour expliquer son malheur comme le fait Shakespeare dans Le songe d'une nuit d'été, lorsqu'il utilise les trois Parques. [...]
[...] Jean de Sponde, Sonnet 5 Le sonnet 5 de Jean de Sponde (1557-1595), est un extrait d'un recueil s'intitulant Sonnets d'Amour dont la parution posthume eut lieu vers 1598. Le poète y expose une vision pessimiste, un sentiment noir de l'existence au travers de la souffrance amoureuse, à la manière de Jodelle ou de Jamyn. Il développe cette souffrance de manière lyrique recourant au mythe antique, s'investissant personnellement dans le sonnet ce qui le rend si poignant, tout en restant fidèle au Baroque Le Lyrisme de la souffrance amoureuse. [...]
[...] Il s'agit donc d'une véritable interprétation du mythe antique, revu et corrigé pour satisfaire aux besoins du sonnet L'échec de l'amour : une plongée définitive dans le baroque. Certains, comme Shakespeare, pensent trouver dans l'Amour une réalité concrète permettant de profiter de la vie dans penser à la seule vérité tangible : la mort. Cependant, Jean de Sponde nous démontre ici l'échec de ce sentiment dans lequel il plaçait toutes ses espérances. Il nous révèle son caractères illusoire et y fait apparaître toutes les facettes du Baroque. [...]
[...] La religion, ultime bastion qui aurait pu l'aider à ne pas souffrir, le tue qu'elle qui me devrait faire vivre, me tue achevant le dernier acte de cette agonie qui n'a d'autre échappatoire que la mort présente dès le premier vers : je meurs Enfin, le rythme renforce l'expression de cette souffrance amoureuse. Il est haché par les contre-rejets et les enjambements tels que : que me donne l'absence font tant qu'à tout moment m'emporte qu'elle qui me devrait faire vivre (v.11), mais aussi la syntaxe : , et les jours et les nuits qu'à tout moment je ne sais que je suis m'emporte, et je le sens mais je ne puis dire (v.8). Ce découpement des vers donne l'impression d'un homme haletant, à l'agonie. [...]
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