Fascinés par l'instabilité du monde, les baroques évoquent souvent les métamorphoses et le personnage d'Actéon revient assez souvent : il symbolise l'instabilité et la souffrance. Jean de Sponde se compare lui-même à ce personnage mythologique. Il est détruit par son amour d'une femme. C'est un jeu baroque nous montrant un poète souffrant de la décomposition de sa personnalité dans un monde agité et instable qui apparaît aussi complexe que multiple (...)
[...] La 1ere personne est présente sous des formes différentes. Il est seul face à son malheur et il se nuit à lui même. S'il existe c'est qu'il appartient au mouvement du texte. On trouve trois étapes : négation de l'être, je suis cet Actéon, il devient un autre et rejette toutes les images violentes des premiers vers. On existe dans ce monde que par le mouvement et l'illusion. III-A) La multiplication des personnalités Manifestation baroque : le devient un autre au premier tercet et nous. [...]
[...] Métaphore d'Actéon, lieu à la violence du monde de la chasse mise en évidence (chien déchiré). Cette souffrance va être décuplée par un jeu de rimes. Cette décomposition du corps et la violence évoquée par le thème du mouvement. Ce corps semble inerte, il ne réagit pas. Rappel de l'image de l'homme baroque qui n'a aucune liberté face aux éléments naturels et la vie. Piège/complot. Quelques éléments vont créer l'expression de la douleur. Cette décomposition du moi va être contrebalancée par un effort de récréation. La vie/le monde ne fonctionnent que par le mouvement. [...]
[...] Les hyperboles soulignent l'effet multiplicatif. Incapable de démêler le vrai et du faux, le monde de la souffrance et de la réalité banale, il n'a pas vu celle qu'il aime. Contraste très fort entre la souffrance et la cause de la souffrance. Deux personnages du même être ressentent les choses différemment. Le monde n'est pas logique. Un monde où rien ne fonctionne logiquement On a des paradoxes de partout. La métaphore est complète . Incapacité à comprendre les choses simples. [...]
[...] On ne peut pas être plusieurs êtres à la fois, surtout pas un personnage mythique. La métamorphose traduit la perte complète des repères naturels. Chaos baroques. Ambiguïté créée par le jeu de mots "la voir/l'avoir". Même les lois de l'amour ne sont plus respectées. Paradoxe : mélange de tragique, de violence et de comique. Paradoxe du texte baroque mélangeant des registres totalement opposés. Tout le sonnet est une vaste métaphore. Le dernier vers est une pointe atténuée. Conclusion : La douleur qu'exprime Jean de Sponde traduit fidèlement l'esthétique baroque en représentante le narrateur déstabilisé, secoué par les trépidations du monde, mais aussi qui se délecte de sa complexité. [...]
[...] La confusion est d'ailleurs suggérée par la paronomase (rime intérieur). Cette souffrance est si vive qu'elle lui ôte la capacité de juger et de parler. Il a perdu sa faculté de logique et de raison. Il est capable de ressentir des émotions mais pas de les exprimer. Les quatrains expriment le champ lexical de la réflexion alors que les deux autres strophes sont caractérisées par le champ lexical de la violence. Souffre-t-il ? De quoi parle-t-on ? Mystère/incompréhension. La femme n'est exprimée que dans une métaphore se rapportant à Diane. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture