Les deux textes, Un bal à Yeddo (1889) de Pierre Loti et Le Bal d'Akutagawa, traitent d'un même motif, le bal, et ont pour thème de fond celui d'exprimer la tension qui existait pendant l'ère dite de Meiji1 entre le Japon moderne et le Japon traditionnel. Le thème et le motif sont communs mais traités différemment. Il est utile de préciser que le texte d'Akutagawa pourrait être une réponse au texte de Pierre Loti, qu'Akutagawa avait lu. Ces deux textes évoquent donc la tension entre modernité et tradition du Japon de l'ère Meiji à travers un bal éphémère. Et ceci à travers la structure des deux textes, puis le jeu des regards croisés et enfin la symbolique du bal qui débouche sur l'attitude existentielle des deux écrivains...
[...] Il sympathise alors avec les dignes fonctionnaires Chinois qui ont sur garder leurs traditions et ne prennent pas au sérieux ces petits japonais ridicules. Akiko, elle aussi, ne peut s'empêcher d'être attentive à ce qui l'entoure, à relever l'élégance ou la pointe de vulgarité sur le visage de la comtesse. Elle ressemble à Pierre Loti dans le sens où elle critique ce qu'elle voit. Akutagawa, plus que son personnage, critique lui aussi ce Japon, non pas qu'il ne lui semble pas occidental, mais parce qu'il lui semble trop. Il aurait préféré que son pays, sans doute, ne s'abaisse pas à un tel calcul. [...]
[...] Japon moderne et Japon traditionnel dans la littérature : Un bal à Yeddo de Pierre Loti Le Bal d'Akutagawa Les deux textes, Un bal à Yeddo (1889) de Pierre Loti et Le Bal d'Akutagawa, traitent d'un même motif, le bal, et ont pour thème de fond celui d'exprimer la tension qui existait pendant l'ère dite de Meiji1 entre le Japon moderne et le Japon traditionnel. Le thème et le motif sont communs mais traités différemment. Il est utile de préciser que le texte d'Akutagawa pourrait être une réponse au texte de Pierre Loti, qu'Akutagawa avait lu. [...]
[...] Akiko est son foyer de perceptions et, à la différence de Pierre Loti, c'est elle qui perçoit les impressions qu'elle produit sur les personnages et non pas le contraire, comme avec le comte : Akiko ne perdit rien de l'admiration naïve qui se peignit un instant même sur le visage du comte lorsqu'il l'aperçut Là où Pierre Loti enferme les Japonais dans une essence dont ils ne peuvent sortir, Akutagawa répond différemment, en signalant les préjugés de Pierre Loti tels qu'Akiko peut facilement les deviner. Les points de vue des protagonistes sur cette soirée sont donc différents. Pierre Loti, lui, ne voit qu'une chose dans ce bal : l'imitation. Le bal n'est qu'une pâle copie de ce que l'on peut trouver en Occident. Il présente la soirée comme un artifice de parvenus qui singent l'Occident : très réussis les déguisements se dit-il. [...]
[...] Au contraire, le texte d'Akutagawa est une nouvelle qui se caractérise par une concentration narrative sur un personnage, celui d'Akiko, qui éclipse tous les autres. Seulement, l'attitude de Pierre Loti, comme celle d'Akutagawa, n'est pas innocente. Il s'agit pour Pierre Loti de prendre parti et, comme le texte d'Akutagawa est une réponse, il ne peut rester lui non plus dans la neutralité. La différence de genre est doublement présente : elle est au-delà du fait que l'on a d'un côté une chronique et de l'autre une nouvelle. [...]
[...] Ainsi, le feu d'artifice ne reçoit pas en tant que tel la même attention de la part des auteurs. Pierre Loti, dans son texte, ne l'évoque pas directement, il lui sert à faire naître en lui un sentiment de confusion universelle, une perte de l'ordre du monde. Mais, d'autre part, le monde perd brusquement sa diversité : le monde entier [ ] drolatique Cela veut dire que le désordre du monde supprime tout sentiment d'identité quant aux choses perdues et Pierre Loti en fait un sentiment propre au Japon. [...]
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