Le surréalisme se définit comme un acte de libération, voire de révolution. C'est pourquoi les productions surréalistes ont souvent une portée satirique.
C'est le cas de "L'effort humain", poème de Jacques Prévert extrait de Paroles (1945) dans lequel l'auteur dénonce une société injuste qui déshumanise l'homme. Comment l'auteur, à travers la satire, parvient-il à chanter la valeur de l'être humain ? (...)
[...] Les anaphores et les accumulations rythment le poème et miment l'aliénation humaine par ce martèlement. On constate une remise en cause des pouvoirs militaire, politique, religieux . : casernes bagnes prisons églises usines canons Ceci montre que ce texte est un blâme qui peut être assimilé à un pamphlet. L'auteur semble détenir une vérité, il utilise d'ailleurs le présent de vérité générale qui lui permet de définir ce qu'est ou n'est pas l'effort humain, au travers d'une longue énumération de ses caractéristiques. [...]
[...] L'anaphore de le grand et la répétition de cet adjectif à l'intérieur des vers le grand portrait du grand divinateur montrent que Prévert tourne ce mot en dérision et qu'il dénonce la louange systématique des puissants qui enchaînent l'homme et l'exploitent, que ce soit un personnage détesté de tous comme Hitler ou admiré comme Thiers, ce que prouve aussi l'oxymore l'agressif pacificateur Ainsi, ce poème est bien dans une perspective surréaliste : il désacralise et s'attaque à tout ce qui représente une quelconque forme de hiérarchie (la chaîne est d'ailleurs une allégorie de cette autorité). On observe l'utilisation du registre familier le grand emmerdeur ce qui laisse supposer que le ton est ironique. L'auteur ne considère pas ces gens comme des grands au contraire ! [...]
[...] En conclusion, grâce à son tableau de l'effort humain, le poète célèbre l'homme et l'engage à se libérer du fardeau imposé par la société. Nous avons vu que Prévert propose une mise en abyme puisqu'il fait le blâme de l'éloge des grands de ce monde, et critique en définitive toute forme d'autorité. Prévert démontre grâce à ce poème qu'aucune suprématie ne vaut et que seul l'être humain de manière générale est digne d'être honoré. Il remet en cause la société de son temps. [...]
[...] Comment l'auteur, à travers la satire parvient-il à chanter la valeur de l'être humain ? Pour répondre à cette question, nous verrons tout d'abord comment le poète développe dans un premier tableau le blâme de ce qui asservit l'humain. Puis nous étudierons la dénonciation de l'éloge des grands Enfin, nous observerons comment ce texte reprend les cibles de la critique surréaliste et s'en prend à tout ce qui représente l'autorité. Dans un premier temps, Jacques Prévert entreprend de développer un portrait pathétique de l'homme. [...]
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