Dissertation de Littérature sur « Jacques le Fataliste » de Denis Diderot. Elle répond à la question : « Peut-on parler de satire sociale dans Jacques le Fataliste ? ».
Le but premier de Diderot n'est certes pas de faire la satire du XVIIIe siècle. Il s'agit en premier lieu de remettre en cause une certaine conception du roman et de poser le problème du libre arbitre et du déterminisme ; Jacques le Fataliste présente un panorama de la société du dix-huitième siècle.
Plus qu'une satire sociale, cette oeuvre est une contestation qui atteste d'une volonté de changement et de renversement de la société.
[...] En quoi le maître de Jacques mérite-t-il d'être le maître ? Qu'a-t-il fait pour cela ? Se donner la peine de naître ? comme le dénonce Figaro dans le Mariage de Figaro ( Beaumarchais). Certes il possède selon ses propres dires, un nom état et des prétentions , mais en quoi cela fait-il de lui un être supérieur ? A part ses titres de noblesse, on voit que le portrait du maître n'est guère flatteur : il a peu d'idées dans la tête c'est un automate qui se laisse exister est dupe et balourd. [...]
[...] Les deux premiers se déroulent dans des couvents. Le tableau qu'en dresse Diderot est féroce : les monastères sont le règne de l'intrigue et du complot : Richard, frère Ange, et frère Jean, en sont victimes. Soupçonné d'usage de faux pour satisfaire son ambition, le frère de Jacques est rétrogradé et d'adjoint à la procure, il devient charbonnier ; on fait passer pour fou frère Ange parce qu'il séduisait les fidèles tant par sa beauté que par la ferveur de son discours religieux ; Richard, chargé d'épier le père Hudson pour le démasquer tombe dans un guet-apens tendu par ce dernier et est emprisonné. [...]
[...] Une phrase dénie toute légitimité à l'action des pouvoirs publics, tant elle se révèle inefficace : Ils traversaient une contrée peu sûre, et qui l'était bien moins encore alors que la mauvaise administration et la misère avaient multiplié sans fin le nombre des malfaiteurs Dès lors, Diderot dénonce ce qui permet à tous ces nobles et gens d'Eglise peu scrupuleux de diriger cette société : l'argent. Dans cette société, l'argent joue un rôle très important. Il apparaît comme le seul fondement, souterrain, des hiérarchies. Qui en possède, possède l'autorité. L'argent pervertit les relations entre les gens . Mme de La Pommeraye achète les services de Mme d'Aisnon et de sa fille qui sont dans le besoin pour se venger du Marquis des Arcis. L'argent est ici, synonyme de pouvoir et qui n'en a pas se voit mener une vie de misère. [...]
[...] Utopie sociale dans laquelle, le droit de propriété serait abolit et chacun possèderait ses titres grâce à son mérite et non plus par hérédité. Diderot semble prôner un idéal plus égalitaire qui permettrait aux petit gens de monter dans la société et de réduire tout les privilèges accordés à la noblesse, au clergé . Diderot dresse ici un portrait au vitriol d'une société dirigée par des incompétents corrompus qui ne se soucient que de leurs intérêts personnels et de l'argent. [...]
[...] Ici et là, quelques signes attestent de l'aspiration à une vie meilleure et organisée différemment. L'inversion des rapports entre maître et valet peut s'interpréter comme le souhait d'aller vers plus d'égalité et témoigne d'un certain changement des mœurs de la société. Le maître est complètement démuni en l'absence de son valet je vous suis essentiel ».Il s'en remet à Jacques alors que ce dernier n'a réellement besoin de personne si ce n'est pour l'écouter ce drôle là fait de moi tout ce qu'il veut Il éprouve avec Beaumarchais une envie de faire valoir le mérite des valets souvent plus vifs d'esprit que leur maître et de les mettre en lumière en tant que meneurs de jeu. [...]
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