Les Italiens dans l'Est parisien. Une histoire d?intégration (1880-1960) - Marie-Claude Blanc-Chaléard

Résumé du document

Fiche de lecture Les Italiens dans l'Est parisien. Une histoire d?intégration (1880-1960) - Marie-Claude Blanc-Chaléard



Dans la première partie l?auteur ancre le décor des futurs territoires italiens, politiquement et sociologiquement et nous explique comment la première vague d?immigration s?est peu à peu installée à Paris et plus tard en «Seine-banlieue», jusqu?à la rupture de la première guerre mondiale. La seconde partie tente de montrer les changements apportés par la nouvelle immigration de masse de l?entre-deux-guerres à Paris et dans les banlieues ouvrières politisées, alors que la communauté transalpine hésite entre communautarisme et francisation. Puis, la troisième partie consacrée à l?intégration à cette époque montre les tensions entre stabilisation et crises lors de la marche à la guerre ainsi que les répercussions de la seconde guerre mondiale. Enfin, la dernière partie dresse les cadres du dernier acte de l?immigration transalpine et pose la question du maintien de la mémoire des origines au moment de la croissance.

Extraits

[...] Les Italiens vivent comme les Français ce qui accentue l‘attachement. Deux impressions émergent : la guerre élargit les horizons italiens dans l‘espace français, en même temps, la vie communautaire diminue, même si l‘entraide subsiste Faibles voix de résistances La mémoire résistante ne mentionne que peu d‘Italiens. La Résistance communiste à fait oublier les nationalités et tout bilan de résistance ou de déportation est incertain. La Résistance italienne de 1940 à 1943 fut très marginale, les Italiens déportés semblent peu nombreux, de même pour les résistants. [...]

[...] Les limites de l‘apolitisme sont franchies dans un refus du communisme. Les réseaux d‘accueil agissent contre l‘exclusion les réseaux antifascistes ne parvenant pas toujours à prendre en charge les réfugiés politiques et les nouveaux besoins de l‘émigration de masse. La zone abrite les déracinés en situation précaire loin des préoccupations politiques moins laissé libre à la propagande fasciste. Dès 1923 Mussolini à un projet pour organiser les colonies étrangères. Les débuts du fascisme italien marginal apparaissent avec l‘écho de l‘activisme squadriste. L‘antifascisme monopolise le discours politique parmi les immigrés. [...]

[...] Les questions autour de la patrie forment une intégration bousculée et soumise aux brimades. L‘histoire est allée plus vite qu‘une maturation de projet migratoire. Quatrième partie : Le territoire des Francitaliens Chapitre 10 œ L‘immigration italienne vers Paris : les cadres du dernier acte I . Les hésitations d‘une nouvelle ère migratoire 1. L‘Etat, les travailleurs et l‘immigration a. Les travailleurs sous l‘aile de l‘Etat-providence Après quatre ans de dictature et d‘occupation, la reconstruction n‘est pas que matérielle. Des réformes institutionnelles ont lieu : l‘Etat devient le régulateur de la vie économique et sociale. [...]

[...] Des pistes qui se confirment ailleurs, surtout en banlieue L‘Italie entière est représentée en région parisienne entre migration nouvelle et ancienne L‘émigration politique : dans les plis du mouvement de masse a. Les chemins de l‘émigration traditionnelle Les antifascistes d‘Emilie-Romagne et de Toscane et les apolitiques se mêlent sur les routes de l‘émigration traditionnelle. Beaucoup de familles sont très catholiques car c‘est souvent le curé qui propose les contrats d‘émigration. Les nouvelles formes de vie mettent en avant la «vie entre soi» et les questions intérieures à la péninsule. [...]

[...] A Charonne, les «principaux locataires» gèrent des constructions même le sol». Les logements du et du13° sont les moins chers, du fait de leur proximité au lieu de travail, même si certains se résignent à partir en banlieue. Mais, le manque de confort induit également une sociabilité qui permet un passage en douceur du village à la métropole. III . Le travail 1. Emiettement et variété du marché de l‘emploi En 1872 l‘Enquête sur l‘industrie et les conditions de travail à Paris montre le rôle prépondérant de la petite industrie et des Français qui sont 90% des actifs, Charonne apparaissant comme un des quartiers les plus industrialisé. [...]