Commentaire composé de l'acte II scène 1 de "Iphigénie" de Racine.
[...] Par ailleurs, cette scène est constituée comme une scène d'aveu : aveu tragique. Or, la scène est normalement réservée au personnage éponyme et se situe au premier acte (l'aveu de Phèdre, acte scène 3). Cet aveu imbriqué dans la fable : Eriphile se pose en rivale d'Iphigénie et suggère une nouvelle action. La scène invite à réfléchir sur le statut de l'épisode dans la tragédie. Plan détaillé Configuration du temps 1. Les marques du récit 2. Emphase sur scène (l'arrêt sur image) II- L'aveu constitutif de l'héroïne tragique 1. [...]
[...] Agamemnon, en effet, a fait venir Iphigénie en Aulide en prétextant le mariage avec Achille. L'intrigue est donc nouée, et le spectateur dispose (contrairement à Iphigénie, Clymnestre et Eriphile) des éléments nécessaires pour la comprendre. Dès lors on peut être surpris de l'arrivée, à la place d'Iphigénie, de ce personnage secondaire (mais sa venue a été mentionnée par Eurybate : Eriphile vient en Aulide pour interroger le devin Calchas sur son origine acte scène 4). Au lieu de la scène attendue entre Iphigénie et Agamemnon (repoussée à la scène 2 de l'acte on présente au spectateur une nouvelle scène d'exposition, portée par un personnage inventé. [...]
[...] La tirade est placée d'emblée sous le signe du passé je me flattais sans cesse On note tout de même : une occurrence du passé composé, temps qui appartient au système du discours ; on note aussi de multiples retours au présent qui ont pour fonction de dynamiser le récit et l'ancrer dans la situation d'énonciation. Ces retours au présent s'accompagnent des phénomènes d'adresse (l'inscription de la deuxième personne, une adresse directe). On note également la présence de verbes de discours. [...]
[...] Mais le dramaturge ne lui laisse pas le temps de se développer. Eriphile sert, non seulement à dénouer l'action, mais encore à introduire un pathétique d'un genre nouveau, fondé sur l'impuissance du personnage à modifier les données de l'action (en dépit de sa volonté d'agir, ce personnage subit l'action). [...]
[...] Iphigénie, acte II, scène 1 DORIS Quoi, Madame ? ÉRIPHILE Tu vois avec étonnement Que ma douleur ne souffre aucun soulagement. Écoute. Et tu te vas étonner que je vive. C'est peu d'être étrangère, inconnue et captive Ce destructeur fatal des tristes Lesbiens, Cet Achille, l'auteur de tes maux et des miens, Dont la sanglante main m'enleva prisonnière, Qui m'arracha d'un coup ma naissance et ton père, De qui jusques au nom tout doit m'être odieux, Est de tous les mortels le plus cher à mes yeux. [...]
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