Ionesco (1909-1994), maître de l'absurde ou de l'insolite comme il préfère le dire, écrit des pièces qui se moquent des rituels et des habitudes et qui montrent l'absurde des situations les plus courantes (comme dans La Cantatrice chauve ou dans La Leçon en 1951).
Écrivain français d'origine roumaine, très vite témoin de l'émergence du nazisme, Ionesco va proposer en 1959 Rhinocéros, une pièce qui dénonce en filigrane le nazisme. Il ne s'agit pas pour lui d'un théâtre engagé : la pièce est avant tout symbolique et le rhinocéros y apparaît comme une figure allégorique de tout totalitarisme qui rend les hommes inhumains et sauvages (...)
[...] Il retourne à la loi de la nature. De l'autre Béranger qui a une idéologie différente. Il tente d'opposer l'animalité à la raison montré par la réplique 1 Réfléchissez, voyons, vous vous rendez bien compte que nous avons une philosophie que ces animaux n'ont pas D'ailleurs, il rappelle la civilisation humaine et les valeurs de cette humanisation ainsi que le long cheminement avec par exemple à la réplique 9 : l'être humain, l'humanisme Béranger représente l'homme qui ne veut pas être animalisé. [...]
[...] Conclusion : Ionesco parvient par la force de l'écriture scénique à rendre visible l'invisible (langage, éléments et bande-son non verbaux). Jean prend la couleur verte, couleur du totalitarisme et devient un rhinocéros. De la suite de l'œuvre, le lecteur va assister à la prolifération de la rhinocérite puis que Papillon, le logicien, Botard, Mazarin, Duc de St Simon, Dudart, les pompiers et enfin Daizy vont se transformer en rhinocéros. Seul Béranger va conserver forme humaine et insister impuissant à la prise de puissance des rhinocéros. [...]
[...] De plus, la gestuelle de Jean marque la perte des signes de la civilisation et exprime la sauvagerie en chargeant Béranger. (Transition) Ionesco utilise tous ces procédés pour la transformation de Jean mais aussi pour symboliser par opposition homme/rhinocéros et la civilisation/barbarie. Cette transformation se fait à plusieurs niveaux. II La confrontation des deux personnages L'opposition du discours La rhétorique de Jean est marqué par le rejet de la civilisation humaine, comme le prouve la réplique 2 démolissons tout cela par un discours nihiliste (tout détruire), confirmée par les répliques 8 et 10. [...]
[...] Mais inversement, Jean comprend son ami comme le montre la réplique 26 Je vous entends très bien ! Je vous vois très bien ! On retrouve donc un chiasme entre les répliques 25 et 26 : voir/entendre entends/vois. Il y a donc un personnage qui résonne et l'autre qui sent, un sur le plan moral et l'autre sur le plan physique. En conclusion, on peut s'apercevoir qu'il y a une triple opposition entre les deux personnages principaux : - Une opposition physique (traits humain). [...]
[...] En effet, les didascalies imposent un double espace, un espace visible (la chambre de Jean) et le hors-scène (la salle de bain de Jean). C'est dans le hors-scène que se trouve le véritable lieu de transformation (imposé par Ionesco). D'ailleurs, dans ce passage, les nombreuses didascalies montrent les allés et venus, du personnage Jean, de la scène au hors-scène, comme le montre la didascalie de la deuxième réplique toujours dans la salle de bain ou de la sixième réplique il sort de la salle bain C'est donc le hors-scène qui permet techniquement le processus physique de la transformation de Jean et les différentes étapes de cette transformation (par les entrées et sorties). [...]
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