Sujet d'invention de première littéraire. A la manière d'une Lettre Persane et en utilisant un regard étranger, faire le portrait ou la présentation d'un personnage ou d'un lieu de notre époque. Ce sujet très original a obtenu un 16.
[...] Un va-et-vient continuel s'enchaîné dans ces cabines où une longue file d'attente s'accumulait pour y rentrer quelques minutes, même des heures, et perdre un temps considérable à se regarder dans un petit miroir installé à l'intérieur. Ce sont les soldes madame. Comprenez vous ce que je dis ? Parlez-vous français ? Bien évidemment je comprenais ses paroles mais cet attroupement constant, ces hurlements de femmes, ces déchirements pour un simple bout de tissus, ces va-et-vient, tout ce spectacle qui s'offrait à moi, et ce mot SOLDES répétait à tout bout de champ, me dépassaient entièrement. Qu'est ce donc que les SOLDES ? [...]
[...] Karima à Roxina, à Kaffrine, Sénégal Voilà déjà un mois que je suis arrivée dans ce vaste pays où le rythme constant des voitures associé aux hurlements successifs du peuple français me donnent des maux de tête à ne plus en voir la fin. Je ne me suis pas encore accommodée à ce changement soudain. Les vélos-taxis de notre bon vieux village n'auraient même pas été remarqués au milieu de cet enchaînement de voitures polluantes qui circulent sans cesse dans Paris. Le meilleur n'est pas encore arrivé, je me hâte de curiosité chaque jour devant un tel spectacle. Les mœurs de ce pays sont quelque peu différentes des nôtres. Et je ne me lasse point d'en découvrir les trésors. [...]
[...] Je m'assis sur une chaise qui se trouvait sur le coté de ces alignements de petites boîtes où s'enchaînés continuellement de nombreux passages. Je désirais méditer un instant sur la question. Toute la journée je regardais aller et venir cette population hilare de faire des bonnes affaires. Une amie française qui logeait dans le même foyer que moi me rejoignit. Elle m'expliqua que ceci arrivait deux fois par an : Les magasins vendent la collection passée à bon prix deux fois par ans, pour écouler les fins de stock et en acheter de nouveaux. [...]
[...] Le plus surprenant survint quand la fermeture du magasin fut annoncée. Toutes les petites ménagères récupérèrent leur brave homme aux sièges prévu à leur effet. La plupart d'entre eux étaient là depuis l'ouverture du matin, ils avaient passé leur temps à regarder les différents habits que leur montrait désespérément leur femme. Un grand rassemblement se forma et se précipita aux caisses afin de régler leurs achats. Certaines étaient bien aise de leur journée passée à regarder le défilement successif des vêtements qui disparaissaient des rayons. [...]
[...] Saisie par le courant je ne pouvais reculer, comme les eaux qui tirent à eux les eaux des vallées. Il semblait que toute la population des quatre coins de Paris, plus particulièrement les femmes, étaient comme attirées. Elles n'avançaient que très lentement, serrées à perdre haleine ; le désir satisfait d'atteindre leur curiosité jouissait de cette approche pénible. La chaleur ardente que dégageait le beau soleil d'été et les corps humains entassaient les uns sur les autres ne décourageaient en rien ces femmes qui bondissaient pleinement sur leur proie, une fois l'entrée passée. [...]
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