Lecture analytique du chapitre IV de L'Ingénu, de Voltaire. Comment Voltaire met-il en place l'ironie tout au long de ce chapitre ? Et quelles en sont les cibles ? Comment le baptême se transforme t-il en véritable mascarade ? Cette fiche est composée d'une introduction, d'un développement en deux parties et d'une conclusion.
[...] Lecture analytique : L'Ingénu, chapitre IV François-Marie Arouet, dit plus tard Voltaire, est né le 21 novembre 1694 à Paris. Auteur des Lumières, ses œuvres sont considérables : Zadig, Candide, Micromégas et l'Ingénu sont ses contes les plus célèbres. Ce dernier a été écrit en 1767 et critique les doctrines jésuite et janséniste, ainsi que la société, la hiérarchie et la noblesse française. Il raconte les aventures d'un Huron qui se trouve confronté aux différentes cibles de la critique, une fois arrivé en France. [...]
[...] Le clergé, le dogme et les pratiques sont la cible d'un Voltaire qui en souligne les contradictions. On verra comment ce sacrement se détourne du baptême. II. Le baptême qui tourne en mascarade Séduction et rencontre amoureuse Dès le début, le sacrement du baptême s'annonce sous des aspects érotiques, en effet l'Ingénu fait l'objet de l'observation admirative des femmes. Les dames de la société trouvent légitime de baptiser l'Ingénu Hercule compte tenu de sa physionomie. Mlle de Saint-Yves déploie ses armes de séduction : l.52, l.50 La séduction devient réciproque : il but beaucoup à la santé de sa marraine il fait quelques allusions assez explicites. [...]
[...] on avait donné le nom d'Hercule au baptisé Il semble alors que sous l'effet du vin et de la bonne humeur, le sacrement tourne à la mascarade : l'allusion claire au miracle constitue un blasphème. Ceci contribue à donner à ce baptême un air paillard où la foi et la religion n'ont pas grande place. Par ce chapitre IV, dans lequel Voltaire dresse un tableau acerbe de la société bien-pensante, et au cours duquel il montre les dégâts d'une volonté missionnaire de cette société, il s'inscrit dans l'esprit même des Lumières. Voltaire fustige l'hypocrisie et la pudibonderie d'une société moralisatrice qui, pourtant, s'éloigne des vertus de la religion. [...]
[...] Il est présenté comme inculte : l.94 . demandait toujours quel était ce patron Le jésuite, quant à lui, n'a rien à envier à l'évêque, il semble à peine moins inculte et l'ironie de Voltaire en fait un hypocrite : l.98 il ne convenait pas à un jésuite d'en parler En outre, si le clergé est la cible de l'ironie de Voltaire, les pratiques religieuses le sont aussi. Il critique en effet des pratiques qui s'éloignent des écrits et qui s'adaptent à la société. [...]
[...] Mlle de Kerkabon veut faire de l'Ingénu un bon chrétien et peut-être même un sous-diacre. Pourtant elle paraît elle-même assez peu préoccupée de la foi de son neveu ex : l.24 Mlle sa tante et Mlle de Saint-Yves, qui l'avaient observé entre les saules La tante, désespérée, avait remarqué En somme, cette femme nous apparaît comme pudibonde, jalouse de Mlle de Saint-Yves, et sous le charme de son neveu. Saint-Yves est elle-même sensible aux charmes de l'Ingénu, elle cherche à le séduire : l.53 baissait les yeux c'est une séductrice séduite : l.92 la marraine en fut extrêmement contente Enfin, elle est inconséquente car elle décide avec légèreté d'être la marraine d'un jeune homme qu'elle apprécie. [...]
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