Oeuvre tardive de Voltaire, âgé de soixante-treize ans lors de sa publication, L'Ingénu a été longuement mûrie et l'auteur y fait apparaître les dysfonctionnements de la justice et le fanatisme religieux de la société de son temps.
Il semble bien qu'elle ait été motivée par l'exécution cruelle le 1er juillet 1766 d'un jeune homme, le chevalier de La Barre, à qui il était reproché, sans que l'on disposât de preuves, d'avoir participé à une mutilation de crucifix installé sur un pont, et de ne pas s'être découvert sur le passage d'une procession du Saint-Sacrement.
Torturé, il sera exécuté et son corps brûlé. L'extrait étudié correspond à la fin du chapitre I : Voltaire y lance, avec légèreté et humour, l'action du conte lors d'un « souper philosophique » (...)
[...] Ainsi, Voltaire démontre également que l'intolérance va souvent de pair avec les préjugés et le manque de réflexion. Il dénonce ainsi l'étroitesse d'esprit des personnes intolérantes. Dans cet extrait : - le bailli est un adepte de la thèse de la supériorité. Il méconnaît la liberté du culte et la diversité ethnologique : il n'imagine pas qu'un Huron puisse avoir une religion autre que celle des puissances colonisatrices. Il n'est pas sans rappeler les Dragons inquisiteurs qui, à cette époque, avaient pour mission de démasquer les non-croyants, allusion implicite de Voltaire à l'Inquisition. [...]
[...] Il semble bien qu'elle ait été motivée par l'exécution cruelle le 1er juillet 1766 d'un jeune homme, le chevalier de La Barre, à qui il était reproché, sans que l'on disposât de preuves, d'avoir participé à une mutilation de crucifix installé sur un pont, et de ne pas s'être découvert sur le passage d'une procession du Saint-Sacrement. Torturé, il sera exécuté et son corps brûlé. L'extrait étudié correspond à la fin du chapitre I : Voltaire y lance, avec légèreté et humour, l'action du conte lors d'un souper philosophique En effet, le Huron, incarnation du bon sauvage arrive sur les côtes de France, en Bretagne. Il rencontre les Kerkabon qui l'invitent à souper avec les notables. [...]
[...] (ligne Nous le baptiserons ! (ligne 16) - le style indirect renvoie aux paroles de l'Ingénu et les inclut dans la narration de sorte que discours et narration se confondent : L'Ingénu l'assura que dans son pays on ne convertissait personne ; que jamais un vrai Huron n'avait changé d'opinion, et que même il n'y avait point dans sa langue de terme qui signifiât inconsistance (lignes 7 à 10) ou encore L'Ingénu répondit qu'en Angleterre on laissait vivre les gens à leur fantaisie. [...]
[...] L'Ingénu répondit qu'en Angleterre on laissait vivre les gens à leur fantaisie. Il témoigna que la proposition ne lui plaisait point du tout, et que la loi des Hurons valait pour le moins la loi des Bas- Bretons ; enfin, il dit qu'il repartait le lendemain. On acheva de vider sa bouteille d'eau des Barbades, et chacun 20 s'alla coucher. Quand on eut reconduit l'Ingénu dans sa chambre, Mlle de Kerkabon et son amie Mlle de Saint-Yves ne purent se tenir de regarder par le trou d'une large serrure pour voir comment dormait un Huron. [...]
[...] En fait, procès du refus des différences, il s'agit en fait de celui de l'intolérance. La dénonciation du prosélytisme En poussant le zèle à vouloir convertir le Huron, la communauté fait preuve de prosélytisme. Pour Mlle de Kerkabon et Mlle de Saint-Yves, la conversion s'impose tant il paraît impensable qu'une population colonisée conserve ses croyances. C'est ce qu'exprime Mlle de Saint-Yves : Eh ! mon Dieu, disait Mlle de Saint-Yves, comment se peut-il que les Hurons ne soient pas catholiques ? [...]
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