Mémoire sur le thème du monde industriel qui est une étude comparative entre deux oeuvres : une cinématographique, Brazil, et une littéraire, 1984, Orwell : présentation des oeuvres, le monde totalitaire des personnages, leur fuite de la réalité.
[...] Ce contrôle a un aspect complètement effrayant dans 1984. Les informations qui doivent être détruites sont jetées dans une bouche le trou de la mémoire qui conduit directement à un incinérateur géant. Dans Brazil, il y a une touche plus caricaturale et comique ; les stéréotypes sur l'Administration sont utilisés au maximum : cafouillis, pagaille, activité rasoir, et en même temps implacabilité et rigueur du système. La propagande 1984 décrit un système de contrôle implacable allié à un système de propagande qui écrase tout, qui n'est pas sans rappeler les organisations civiles de l'Allemagne nazie ou de l'Italie fasciste, avec un encadrement très précis de la société, jusqu'à l'instauration d'une nouvelle langue très minimaliste, la Novlangue ; il y a un parti unique et omnipotent, l'Angsoc, dont le chef se nomme Big Brother et dont l'ennemi national numéro un est un certain Goldstein qui combattrait les idées de Big Brother. [...]
[...] Mais dans son rêve, il gagne. Il semble perpétuellement plongé dans ses rêves, à demi-conscient. C'est un grand enfant qui d'ailleurs est toujours très lié avec sa mère. Mais au fur et à mesure que la trame se lie, les cauchemars se mêlent aux rêves, et c'est même la réalité qui finit par devenir un véritable cauchemar Dreams in nightmares des rêves en forme de cauchemars). Pourtant, ici, le rêve reste une chose pure et inviolée : il n'est pas à l'origine de ses ennuis et il lui permet de ne pas assister à sa propre torture et à sa mort. [...]
[...] Certes il ne donne pas sa vie pour Gil, mais dans la scène finale du film, quand on comprend qu'il n'a pas bougé finalement de son lieu de torture, on sait que c'est elle qu'il rejoint dans son rêve. Pour Winston, cela n'a pas autant d'importance. Au début il veut tuer Julia. Ce n'est pas le but de sa vie. Mais il ne la trahit pas. Il n'y a pas de mots sur ses sentiments. L'amour y est présenté de manière plus crue et moins romantique. Ici, l'amour est automatiquement associé à la sexualité, c'est à dire à l'aspect primitif de l'amour. [...]
[...] Pour Sam, c'est ce pour quoi il s'est battu et ce pour quoi il a mis en danger sa vie. L'amour y est abordé d'une manière très poétique et romantique, presque chevaleresque, comme peut nous l'indiquer ses rêves. Pourtant, Gil, la fille de ses rêves, n'a vraiment pas l'allure et la vie d'une princesse : elle transporte des marchandises dans un gros camion et s'habille de façon plutôt masculine. Mais dans le rêve de Sam, elle est une sorte de fée aux longs cheveux blonds drapée de blanc. [...]
[...] C'est certainement pour cette raison qu'il la hait au début du roman ; il imagine d'ailleurs une façon très cruelle de la tuer. Dans 1984, l'amour et la sexualité sont des choses extrêmement tabous : la sexualité et le désir sexuel sont des désirs primitifs dangereux pour l'Etat que le travail, activité évoluée et civilisée, doit chasser le plus possible, car c'est un moment où l'Etat n'existe plus. La sexualité est envisagée sous l'aspect reproductif, c'est à dire surtout pour fournir de la main d'œuvre docile à l'Etat. [...]
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