Lecture méthodique de l'incipit de "Jacques le fataliste et son maître" (Est-ce que l'on sait où l'on va ?) de Diderot. Etude détaillée et de bonne qualité pouvant aider à la réalisation d'un commentaire composé au cours de l'année ou pour les révisions du bac de français.
[...] Il veut nous pousser à en savoir plus sur les deux personnages qui constituent le titre de son roman. En effet, le dialogue qui s'instaure entre les deux protagonistes favorise la confrontation de deux personnalités, de deux points de vue. Il réexploite ici une sorte de réflexion philosophique qui remonte à l'Antiquité grecque comme nous le confie Platon dans son Apologie de Socrate. [...]
[...] Il jalonne le texte. Il apparaît aussi indirectement par l'énoncé de faits qui ne semblent pas avoir de justification. Dès le départ, on remarque le caractère aléatoire des événements, de la vie, de tout ce qui atteint les êtres et les choses dans son récit. Et pourtant, Jacques affirme une autre position dans ce dialogue dès la ligne le déterminisme A partir de cette formule à l'emporte-pièce, on va trouver d'autres échos de la pensée de Jacques. Le chemin est, selon lui, tracé et il utilise tout au long des textes des formules qui vont en ce sens. [...]
[...] Diderot nous tient en haleine autour de ce thème. On a une vision circulaire de ce récit au moment même où nous attendons la suite des amours de Jacques des narrateurs Ce texte comporte au moins un narrateur, nous allons essayer de voir où il se manifeste dans le récit. Le début du texte comporte un premier narrateur qui nous interpelle. Il affirme sa liberté. Ce narrateur est Diderot, l'auteur lui-même, et au-delà tout romancier affirmant son pouvoir d'invention. Nous le retrouvons à la fin du récit (ligne 33). [...]
[...] Le premier personnage à entrer en scène est le maître, puis Jacques qui montre une soumission sans fin au maître et aussi à un certain capitaine dont il est question. Il n'apparaît qu'au travers du récit et du dialogue. Jacques apparaît donc comme le disciple de son capitaine. Le maître est relativement silencieux puisqu'il ne donne pas d'idées précises de sa personnalité et ses interventions se limitent à des repères ou à des questions. On peut ajouter qu'il est un interlocuteur nécessaire qui relance le débat mais un protagoniste sans relief. [...]
[...] Jacques est le meneur de jeu dans ce récit. C'est lui qui entame le récit de sa vie passée. Il énonce les théories de base du roman dès l'incipit, c'est-à-dire le fatalisme. Il présente une certaine psychologie puisqu'il croit en quelque chose et qu'il semble prêt à défendre son point de vue (lignes 23 et 25). Il a de la conviction plusieurs histoires au sein de ce récit On peut tout d'abord distinguer un premier récit qui relate le voyage de Jacques avec son maître. [...]
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