Cet incipit remplit sa mission d'exposition en nous immergeant d'emblée dans le cadre identifiable du roman naturaliste : une soirée d'été sur les grands boulevards parisiens. Les indices spatio-temporels et les détails de la description caractérisent le naturalisme de Maupassant. On découvre également le personnage central : un homme séduisant qui aime la vie et, ambitieux, semble bien décidé à conquérir Paris (...)
[...] Ici, Georges Duroy s'apparente à Rastignac, le héros du Père Goriot de Balzac, s'exclamant : À nous deux, Paris ! Ainsi, le portrait du personnage laisse une impression générale mitigée : le lecteur hésite entre la séduction face à un bel homme et la brutalité du personnage, d'autant que ses soupçons sont éveillés par sa carence financière et ses goûts. III- Une approche des thèmes essentiels du roman Un roman naturaliste Le caractère naturaliste du roman est introduit dès l'incipit par : - la démarche naturaliste que soulignent de très nombreux détails (cheveux, moustache, yeux, cheveux) : Grand, bien fait, blond, d'un blond châtain vaguement roussi, avec une moustache retroussée, qui semblait mousser sur sa lèvre, des yeux bleus, clairs, troués d'une pupille toute petite, des cheveux frisés naturellement, séparés par une raie au milieu du crâne (lignes 27 à 30). [...]
[...] ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Bel-Ami est un roman réaliste de Guy de Maupassant, publié en 1885 sous forme d'un feuilleton et dont l'action se déroule à Paris au XIXe siècle, en pleine révolution industrielle. L'histoire retrace l'ascension sociale de Georges Duroy, homme ambitieux et séducteur, parvenu au sommet de la pyramide sociale parisienne grâce à ses maîtresses et au journalisme. Le titre est aussi le surnom donné à ce personnage sur lequel s'ouvre et s'achève le roman, véritable itinéraire, aussi violent que palpitant, d'un parfait arriviste recherchant, à n'importe quel prix, un triomphe égoïste et une gloire sans effort. [...]
[...] On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. Il réfléchit que les repas du matin étant de vingt-deux sous, au lieu de 15 trente que coûtaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des déjeuners, un franc vingt centimes de boni, ce qui représentait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le boulevard. [...]
[...] - C'est un portrait en mouvement mis en valeur par de nombreux verbes d'action : sortit (ligne cambra (ligne marchait (ligne avançait (ligne 21). - Enfin, c'est un séducteur, comportement que l'auteur traduit par : .une référence qui à l'époque connotait la virilité (frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, ligne .la comparaison ambivalente de l'épervier (rapace et filet de pêche) : un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier (lignes .la conséquence immédiate de sa présence marquée par un déterminant généralisant : Les femmes avaient levé la tête vers lui (ligne 7). [...]
[...] Les indices spatio-temporels et les détails de la description caractérisent le naturalisme de Maupassant. On découvre également le personnage central : un homme séduisant qui aime la vie et, ambitieux, semble bien décidé à conquérir Paris. Les portraits en mouvement et psychologique sont eux aussi conformes à la manière naturaliste. Les thèmes essentiels de l'œuvre viennent compléter cette exposition : Bel-Ami devra user de son charme auprès des femmes pour obtenir l'argent dont il a besoin pour mener la vie qu'il imagine. [...]
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