Fasciné par l'épopée napoléonienne, l'auteur consacre tout un livre des Misérables à la bataille de Waterloo dont l'imminence du désastre est annoncée dans le texte que nous étudions ici. Comment, dans cette page célèbre sur la charge des cuirassiers, Hugo transcende-t-il la réalité historique ? Nous analyserons sa mise en scène des données historiques puis sa construction de la grandeur épique de la scène de combat entre infanterie anglaise et cuirassiers français (...)
[...] Elle écoutait monter cette marée d'hommes. Elle entendait le grossissement du bruit des trois mille chevaux, le frappement alternatif et symétrique des sabots au grand trot, le froissement des cuirasses, le cliquetis des sabres, et une sorte de grand souffle farouche. Il y eut un silence redoutable, puis, subitement, une longue file de bras levés brandissant des sabres apparut au-dessus de la crête, et les casques, et les trompettes, et les étendards, et trois mille têtes à moustaches grises criant: vive l'empereur! [...]
[...] Conclusion : Victor Hugo ancre son évocation de la charge des cuirassiers à Waterloo sur des données historiques précises tout en mettant en scène cet épisode militaire comme un spectacle visuel et sonore. Mais l'objectif de l'auteur est avant tout d'élever l'aventure des soldats de Napoléon au rang d'épopée ; il y parvient par une transfiguration du réel qui fait appel au fantastique et au mythe. C'est là ce qui fait l'originalité essentielle du récit hugolien de Waterloo, très différent de la présentation distanciée et critique de Chateaubriand dans Les Mémoires d'Outre-tombe et de la vision d'un jeune homme inexpérimenté, naïf et sensible, qui ne comprend rien à la complexité de la bataille, déchiré entre rêves de gloire et réalité sanglante dans La Chartreuse de Parme de Stendhal. [...]
[...] Un combat mythologique : Le grandissement héroïque des soldats : Les références mythologiques : Des héros monstrueux : Conclusion : Introduction : Victor Hugo (1802-1885) est un écrivain français, chef de file du mouvement romantique. En 1862, paraît Les Misérables, roman réaliste et romantique où est dénoncé l'horrible système carcéral du bagne. Fasciné par l'épopée napoléonienne, l'auteur consacre tout un livre des Misérables à la bataille de Waterloo dont l'imminence du désastre est annoncée dans le texte que nous étudions ici. [...]
[...] Le second lieu auquel se réfère Hugo est celui où se situe l'action : le chemin d'Ohain où la chute des cuirassiers français dans un ravin a signifié la défaite napoléonienne de Waterloo en 1815. L'allusion aux personnages historiques : Au début du passage, l'auteur souligne l'absence de Murat : un maréchal, déjà connu pour sa bravoure à Austerlitz, Iena et Eylau,qui s'est effectivement distingué à Moskowa. Il indique par la conjonction de coordination mais marquant l'opposition, que Ney est par contre présent. [...]
[...] I - La mise en scène de la réalité historique : Une description minutieuse avec des références historiques : Hugo s'est servi d'une importante documentation historique pour construire son récit. Dans la première moitié du texte, il intègre à la description des indications historiques précises. Les références géographiques : Il fait référence à la grande redoute de la Moskowa bataille sanglante de 1812 où Napoléon a engagé le combat pour s'emparer des collines que son ennemi juré russe, Koutousov, avait fait fortifier près de Borodino pour défendre Moscou. [...]
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