Ce texte est un extrait du livre
[...] Il se projette donc à travers sa mère et l'habille de la même façon que lui, pour renforcer es similitudes qu'il trouve entre sa mère et lui. Elle a une apparence d'adolescente. Dès lors, elle lui parait rajeunir et retrouver sa jeunesse perdue. Le narrateur la voit donc comme si elle était de son âge, pareille à lui sa jeunesse, c'est ce que je voulais croire l26. Ainsi, il voit sa propre jeunesse au travers de sa mère l'image de mon désir, d'adolescent l16. [...]
[...] Ils sont tous deux personnellement atteints nos affaires personnelles, nos lettres intimes, nos photographies d'enfance l57-59. Par conséquent, leurs sentiments, leurs désarrois et leurs réactions sont doubles, identiques et partagés. De surcroit, le texte est placé sous le signe de l'inversion car la mère immortalisée par la photographie est l'inverse, l'opposé, de la mère habituelle. Elle passe du reflet de son fils à une femme effacée, triste et banale. L'image de l'épouse digne exigée par le père elle redevint la femme de son mari, la femme de quarante-cinq ans l21-22. [...]
[...] Le narrateur se reflète dans cette image que prend sa mère, sensuelle et désinhibée, et se sent intime avec elle. Leurs dualités et leurs complicités s'expriment tant dans la joie que dans la déception. Toutefois, face à la photographie inutilisable, ce lien d'intimité se brise et on observe un phénomène d'inversion : le malheur succède au bonheur et la mère reprend son rôle effacé au sein de la famille. On peut toutefois remarquer que, même sans la photographie, ce souvenir reste impérissable pour le narrateur. [...]
[...] Le vocabulaire très technique décrit avec précision les différentes étapes du développement d'une photographie. Pendant ce temps, sa mère se transforme cf : réintégrait son image première l35. Elle redevient l'épouse docile et la femme digne qu'elle était auparavant. Le portrait divin, merveilleux et sensuel s'efface et donne place à une image ordinaire de la mère, qui reprend sa place au sein du foyer. Le narrateur fait maintenant une description nostalgique, emplie de regrets, de sa mère. Malheureusement, les films sont inutilisables j'avais photographié à vide l47, l'instant perdu, sacrifié l49. [...]
[...] A ce moment précis, le narrateur semble fusionner avec sa mère. Par contre, dès lors que les négatifs sont détruits, ce lien intime disparaît avec eux c'était presque cet incendie-là l59, avait brulé toutes nos affaires personnelles, nos lettres intimes, nos photographies d'enfance l58-59. Toutefois, le lien n'est pas irrémédiablement détruit car ils partagent encore le sentiment d'accablement qui les assaille. Le lien n'est donc pas tout à fait rompu. Le texte est placé sous le signe du double car le fils se reflète à travers sa mère. [...]
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