L'illusion comique, pièce du dramaturge Corneille, est à la rencontre de plusieurs genres théâtraux comme l'auteur l'annonce lui-même dans sa préface : "Le premier acte n'est qu'un prologue, les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie". En réalité cette pièce relève plus de la tragi-comédie.
La scène 7 de l'Acte IV constitue un monologue du personnage de Clindor, qui se caractérise par son inconstance amoureuse : il éprouve une réelle hésitation amoureuse entre Isabelle, une jeune femme de bonne famille, et sa suivante, Lyse (...)
[...] Coupable d'aimer Clindor se retrouve seul en prison après avoir tué Adraste et est condamné à mourir. Le personnage est donc amené à méditer sur ses sentiments. Il prend conscience de son amour pour Isabelle L'étude du vocabulaire révèle la prise de conscience des sentiments de Clindor ; en effet le lexique de l'amour (délices, douceurs, flamme, amant, bonheur) témoigne la passion de Clindor pour Isabelle. Par ailleurs, l'apostrophe Isabelle je meurs pour . ) célèbre la femme aimée et rappelle le pouvoir de l'amour. [...]
[...] En est-il de plus grand que de quitter ces yeux Dont le fatal amour me rend si glorieux ? L'ombre d'un meurtrier creuse ici ma ruine : Il succomba vivant, et mort il m'assassine ; Son nom fait contre moi ce que n'a pu son bras ; Mille assassins nouveaux naissent de son trépas ; Et je vois de son sang, fécond en perfidies, S'élever contre moi des âmes plus hardies, De qui les passions, s'armant d'autorité, Font un meurtre public avec impunité. [...]
[...] Il s'apparente donc à priori à un personnage tragique, mais il s'en distingue puisque les deux derniers vers de son monologue se terminent sur un véritable coup de théâtre : Lyse et Isabelle viennent libérer le jeune homme . Sources : *L'hybris (aussi écrit ubris, du grec ancien ὕϐρις / húbris) est une notion grecque que l'on peut traduire par démesure C'est un sentiment violent inspiré par les passions et plus particulièrement, par l'orgueil. Les Grecs lui opposaient la tempérance, ou modération (sophrosune). Dans la Grèce antique, l'hybris était considérée comme un crime. [...]
[...] ) accentuent l'horreur de la situation. Une mort presque certaine Le lexique de la mort (torture, funestes, fatal, mort, terreurs, infâmes . ) associé au lexique du divin (flamme, âme, divins, malheur, souvenir . ) nous amène à considérer Clindor comme un héros de tragédie puisqu'il semble destiné à mourir. Conclusion: A l'issue de cette analyse, Clindor apparaît donc comme étant un personnage plus grave et sérieux puisqu'il rompt avec l'inconstance en révélant son amour pour Isabelle. Il est aussi une victime des lois sociales du XVIIème siècle puisqu'un valet ne peut aimer une femme de bonne condition. [...]
[...] ) qui n'est pas sans rappeler la littérature courtoise, dont le thème est généralement l'amour malheureux. De plus, ce vocabulaire de la chevalerie associé à une symétrie de syntaxe je meurs pour vous avoir servie [ ] je meurs trop glorieux, puisque je meurs pour vous. évoque une équivalence entre la gloire et la mort. Condamné Mais Clindor réalise que son amour pour Isabelle est aussi la raison pour laquelle il est enfermé, et condamné à mourir. C'est pour cela que le lexique de l'amour est étroitement lié au lexique de la mort composé des termes coupable, criminel, châtiment, meurs . [...]
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