Fiche de lecture de l'ouvrage de Jean-Noël JEANNENEY: Une idée fausse est un fait vrai (les stéréotypes nationaux en Europe)
Ce livre est issu d?un colloque organisé par l?association Euro-partenaires (fondée par Elisabeth Guigou en
1994), le bureau parisien de la Friedrich-Ebert Stiftung et la fondation Jean-Jaurès en décembre 1999, à l?Unesco. Sous la direction de Jean-Noël Jeanneney ont été réunies autour d?une problématique centrale, celle de l?identité européenne
[...] Avec le retour des crises économiques, depuis les années 1970, et son cortège de chômage et d‘exclusion sociale, cette vision de l‘Europe est devenue problématique, d‘où le scepticisme naissant face à une Europe qui ne tient pas ses promesses. Les différentes adaptations nationales aux nouvelles contraintes ne suffisent pas pour renouveler le modèle social de l‘Europe. Approfondir et élargir : les nouveaux défis L‘Union européenne pêche par son excès de pouvoir bureaucratique, son inefficacité et son déficit démocratique. Chaque nation projette les stéréotypes de ses propres expériences historiques sur un ensemble dont on ne sait même pas vers quels modèles d‘institution étatique il doit s‘orienter. [...]
[...] La publication exposé européanisé de l‘histoire britannique par le professeur Norman Davies, intitulé Les Iles, a des chances d‘influencer positivement l‘image que les Britanniques ont de leurs propres racines et de leur culture. Notre prochain combat Les idées reçues qui circulent sur les partenaires européens de la Grande- Bretagne n‘ont pas disparu, malgré le développement de la coopération et des échanges. Ce phénomène empêche les Britanniques de se forger une nouvelle identité qui aille de pair avec leur citoyenneté européenne. Les jeunes générations devront acquérir les moyens de connaître et de comprendre les autres cultures. Cela implique avant tout que les peuples ne doutent pas de leur propre identité. [...]
[...] Il ne s‘agit donc pas héritage des stéréotypes, mais de la création de nouveaux stéréotypes, propre à la nouvelle génération, dans un contexte de passage à une société de la non-guerre : au cŒur des Trente Glorieuses La société vit un bouleversement culturel : la France est plus urbaine, plus instruite du fait de l‘explosion scolaire connaît un brassage plus intense des idées en raison de la circulation plus importante des hommes. Ces jeunes qui voyagent développent des stéréotypes nationaux générationnels et non hérités. Le poids du Vietnam Quand les rapports de force idéologiques se modifient, les stéréotypes sont bouleversés, voire inversés. Ainsi, le binôme d‘inspiration soviétique bourgeoisie exploitante/ prolétariat ouvrier subit un double transfert, sémantique et géographique, incarné par la guerre du Vietnam : la lutte des classes, dilatée à l‘échelle mondiale, donne naissance à un nouveau couple impérialisme/ tiers-monde, l‘image des Etats-Unis se renversant. [...]
[...] Un stéréotype est donc, d‘après la définition du Robert, une opinion toute faite s‘imposant comme cliché aux membres d‘une collectivité Les stéréotypes nationaux constituent alors des représentations simplifiées, souvent dangereuses, des autres nations. Moi-même et l‘autre Généralisateur, simplificateur, réducteur, le stéréotype tire sa force secret : puiser, dans le passé, des morceaux épars de vérité qu‘il fonde en une image supposée exprimer toute la vérité peuple. Crise d‘identité Deuxième caractéristique : le stéréotype dure et se répète dans le temps. Troisième caractéristique : il comporte une dimension collective et sociale (à la différence des caricatures). [...]
[...] Binômes et trinômes Il y a interférence entre les stéréotypes de chaque nation. Les stéréotypes peuvent être des interfaces entre deux quêtes d‘identité collective : la confrontation en binôme permet de faire apparaître quelque chose de refoulé, en jouant sur la complémentarité des deux stéréotypes. De même, la construction en trinôme permet la réflexion à partir du stéréotype, comme dans les histoires drôles, juives par exemple (un curé, un pasteur, un rabbin). Le sport : des clichés à foison, par Jean Lacouture On croit pouvoir associer à un peuple, d‘après ses prétendues caractéristiques un sport, ou du moins répartir ces peuples en sports individuels et collectifs. [...]
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