Canadienne anglophone, Nancy Huston vit à Paris depuis ses vingt ans et publie ses livres en français. Son rapport avec les langues est particulier puisqu'elle utilise une technique de double écriture. On se rend compte que tout au long de sa vie, les langues lui ont permis de franchir des étapes importantes. Que ce soit l'anglais ou le français (ou même l'allemand), chaque langue possède une vertu particulière à ses yeux. Ses livres passent donc d'une langue à l'autre, témoins d'une dualité présente chez l'auteur. Comme elle sait le faire remarquer, elle a « revêtu un masque francophone » pour écrire ses romans. Elle a choisi la langue française pour écrire, et ce choix n'est pas anodin. En effet, le français marque une coupure totale avec son passé anglophone. La dualité, l'auteur la fait ressentir à travers ses écrits. Elle n'hésite pas à faire part des éléments marquants de sa vie dans ses histoires, et il n'est pas rare de voir ses personnages de romans à la frontière de deux chemins, où le choix de la destination doit être fait. Ainsi, deux choses peuvent se retrouver mises en parallèle comme c'est le cas par exemple pour La Virevolte.
[...] Mais quand elle entre en scène, elle n'y pense plus. C'est pour cela qu'à un moment dans le livre, avant sa représentation à New York, son mari fait appeler Angela qui vit mal la séparation avec sa mère. Cet appel bouleverse Lin et cela empêche sa concentration. Cela montre bien qu'il n'est pas possible pour Lin de concilier vie de famille et vie artistique. II/ Un monde supérieur : celui de l'art Un moyen d'expression Comme nous l'avons vu, Lin est entre deux mondes. [...]
[...] En effet, les choses sont plus complexes. On pourrait voir là un phénomène de transposition : Angela est liée à l'esprit de Lin mais elle le manifeste par son corps avec son désir de ressembler physiquement à sa mère, Marina est liée au corps de Lin mais c'est son esprit qui le revendique, il y a tout un cheminement spirituel chez Marina. Comme sa mère, elle vit dans un autre monde. La maternité fait donc partie intégrante de la vie matérielle, il s'agit de donner la vie pour assurer sa descendance, d'élever ses enfants dans un monde du quotidien et c'est précisément le quotidien que Lin a du mal gérer. [...]
[...] Toutefois, elle a la possibilité de l'appréhender d'une autre manière. Cela montre une certaine supériorité de l'esprit par rapport au corps. Car, même si son corps est endommagé, l'esprit de Lin est toujours au service de la danse. La dernière phrase du roman : tout cela est à moi traduit le besoin de liberté de l'artiste. Une liberté qui est d'ordre spirituel. L'art est donc un état d'esprit qui échappe au temps. C'est une perception différente que la perception matérielle et c'est ce qui le rapproche du Divin. [...]
[...] Elle a pris le risque de réveiller la guerre entre son corps (quand elle souffre) et son esprit (quand elle rêve ou se souvient). Le temps qui passe et le corps qui se dégrade Face à ce conflit corporel et spirituel, il y a un troisième combattant qui va entrer dans l'arène. Il s'agit du temps. En effet, contrairement à l'esprit, le corps est vulnérable au temps qui passe. Nous pouvons le remarquer avec le comportement des filles de Lin, surtout celui de Marina, vis à vis de cette dernière. [...]
[...] Comme le dit Nancy Huston la contrainte, autant que la liberté, est partie intégrante de notre identité humaine Lin a soif de liberté, c'est ce qui la caractérise. Dans un premier temps, elle a accepté la contrainte puisqu'elle a tenté de vivre une vie quotidienne et matérielle. Mais dans un deuxième temps, elle a choisi de s'exiler, laissant sa liberté s'exprimer. La sagesse de l'esprit par la danse Nous pouvons dire que Lin acquiert une certaine sagesse par la danse, pour plusieurs raisons. [...]
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