Hugo nous a dit : "Le théâtre n'est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. C'est le pays du vrai : il y a des coeurs humains dans la coulisse, des coeurs humains dans la salle."
[...] Ils créent une atmosphère, une illusion qui entraînent le public hors du monde hors de son quotidien. Diderot encore précise qu'au théâtre, le vrai est la conformité de la représentation avec le modèle idéal imaginé par le poète et souvent exagéré par le comédien Pour le metteur en scène, c'est un choix délicat que celui des acteurs car il engage l'interprétation de la pièce. Dans Ruy Blas par exemple, selon la distribution, la vision de la pièce en est modifié, si la représentation est marquante, c'est avec le visage de tel ou tel acteur que l'on imaginera désormais le personnage. [...]
[...] Venons en maintenant à la théorie du mélange des genres dans le théâtre, et plus particulièrement dans le théâtre romantique. Elle vise à rendre le réel et à représenter la vie dans sa complexité et sa diversité. Dans la préface de Cromwell, Victor Hugo nous dit que le caractère du drame est le réel, le réel résulte de la combinaison toute naturelle de deux types, le sublime et le grotesque, qui se croisent dans le drame comme ils se croisent dans la vie et dans la création. [...]
[...] ) notre vérité est dans nos rêves, dans l'imagination( . Donner corps à des "vérités fondamentales", comme l'amour et la mort, par une innovation radicale telle que l'avait prévue Artaud, sans naturalisme ni idéalisme, telle est l'originalité du théâtre de 1950. Artaud encore, visionnaire toujours, écrivait en 1931: "Nous voulons faire du théâtre une réalité à laquelle on puisse croire et qui contienne pour le cœur et les sens cette espèce de morsure concrète que comporte toute sensation vraie". Théâtre de la cérémonie chez Genet, langage - objet chez Ionesco . [...]
[...] Le théâtre est un genre complexe qui appartient à la fois à la littérature et au spectacle, qui repose sur le texte et la scène. Quand le rideau se lève, il se passe quelque chose comme si c'était vrai mais nous sommes dans le monde des apparences malgré la présence réelle des acteurs. Ceux-ci jouent à être, à sentir, à paraître dans un décor stylisé, fabriqué. Ils s'expriment comme l'ont écrit les auteurs dramatiques et interprètent souvent une histoire d'un autre temps. Pourtant, en incarnant les rêves d'un auteur, ils rejoignent le spectateur qui cherche à se comprendre. [...]
[...] Nous allons donc voir dans une première partie toute la part du réel dans le théâtre, puis dans une seconde partie la part de l'irréel, et nous finirons sur une troisième partie ou nous verrons que la mise en scène et le choix de l'histoire peuvent renforcer le double aspect du théâtre, ainsi que la nature du réel au théâtre dans son apport avec l'art. Bien sur, tout le monde sait que le théâtre a pour but de montrer une partie du réel, et dans sa représentation, la scène et la salle partagent le même espace et la même temporalité. Le théâtre est un spectacle vivant dont la représentation est le but. Le texte même est fait pour être dépassé par l'action. Les moyens d'expression sont variés ; le dialogue bien sûr mais aussi l'éclairage, la musique, le décor, le maquillage, les costumes. [...]
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