Le poème Souvenir de la nuit du 4 de Victor Hugo (1802-1885) est extrait du recueil poétique Les Châtiments publié en 1853. L'auteur, chef de file des romantiques, poète, dramaturge et romancier a écrit ce texte le 2 décembre 1852 en triste souvenir du 2 décembre 1851.
Ce jour là, Louis-Napoléon Bonaparte prend le pouvoir suite à un coup d'Etat, Victor Hugo, fermement opposé à lui s'exile tout d'abord à Bruxelles, puis à Jersey et enfin à Guernesey. Cet évènement a fait souffrir de nombreuses personnes, ce qui incita l'auteur à écrire ce poème qui relève de la pure réalité (...)
[...] Au début du texte, il y a une description d'une maison simple où l'enfant a reçu accidentellement deux balles dans la tête Les verbes employés sont essentiellement à l'imparfait était l2) ou au passé simple regarde l12). Les termes descriptifs employés pour désigner la maison relèvent de la banalité des lieux : propre, humble, paisible, honnête l2. Ces termes font l'objet d'une accumulation. Ensuite, on observe le champ lexical de la mort et de la blessure qui est très présent dans les vingt-cinq premiers vers. [...]
[...] Et quand se fut fini, le prit sur ses genoux. La nuit était lugubre ; on entendait des coups De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres. - Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres. Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer. L'aïeule cependant l'approchait du foyer Comme pour réchauffer ses membres déjà roides Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas ! Elle pencha la tête et lui tira ses bas, Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre. [...]
[...] Est-ce qu'on va se mettre A tuer les enfants maintenant ? Ah mon Dieu ! On est donc des brigands ! Je vous demande un peu, Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre ! Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être ! Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus. Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus. Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte ; Cela n'aurait rien fait à Monsieur Bonaparte De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! [...]
[...] De plus, l'intervention de témoins assure une certaine réalité des faits et le discours de la grand-mère suscite la compassion et la pitié. Dans ce poème, le lecteur apprend quelque chose qui est résumé dans la morale à la fin du texte. Cette compréhension est facilitée par le choix des personnages, des lieux et des intervenants et se compose de peu de moyens. On pourrait se demander maintenant quels sont les procédés utilisés dans les autres apologues (par exemple les fables) pour persuader le lecteur et si ces procédés s'avèrent efficaces. [...]
[...] Une vieille grand-mère était là qui pleurait. Nous le déshabillions en silence. Sa bouche, Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son œil farouche ; Ses bras pendants semblaient demander des appuis. Il avait dans sa poche une toupie en buis. On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies. Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ? Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend. L'aïeule regarda déshabiller l'enfant, Disant : - Comme il est blanc ! approchez donc la lampe. [...]
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