Le texte se présente comme un document sur le travail des enfants dans les usines :
a. Les enfants sont évoqués du premier au dernier vers (citer).
b. Le lexique de la nature, rarement absent d'un poème romantique, est ici remplacé par le lexique opposé du travail en usine.
"travailler" (v4), "travaillent" (vl0), "travail" (vl 8 et v23) : le terme, sous ses différentes formes revient comme une obsession dans le poème. "meules" (roues dentées des machines, v4), "machine" (v7), "airain" et "fer" (vl0), "outil" (v25) : ces différents termes évoquent l'univers général de l'usine d'une manière assez vague. Il s'agit de l'usine en général, et non d'une usine particulière (...)
[...] Le narrateur intérieur est discret (sensible à travers le présent d'énonciation v les interrogations, exclamations, hélas ! . ) mais pèse de tout son poids sur le lecteur, l'entraînant à adopter son point de vue. Le texte a une structure typiquement oratoire avec d'abord le tableau des faits puis les dénonciations : a. Le tableau à v. 16) : - défilé des enfants qui vont travailler à - évocation des conditions de travail à 11) et de leurs effets 13) - prière des enfants qui se plaignent à Dieu ( 14 à 16) b. [...]
[...] Son long poème, Melancholia, appartient aux Contemplations. Il emprunte son titre à une gravure de l'artiste allemand Durer (1471-1528) représentant un ange triste et pensif : c'est l'état d'esprit du poète quand il contemple la société. L'œuvre se présente en effet comme une suite de tableaux dénonçant les injustices sociales. L'un d'eux est consacré au travail des enfants dans les usines. Dans ce poème écrit en alexandrins à rimes plates, pour dénoncer ce scandale, V. Hugo en fait un tableau à la fois réaliste et fantastique qui sert à dresser un acte d'accusation dans lequel il cherche à convaincre mais surtout à émouvoir le lecteur (éloquence pathétique). [...]
[...] - Les échos de sonorités servent aussi à souligner les chocs de mots : v infâme et enfant v défait ce qu'a fait Dieu Conclusion : Une démonstration efficace, dans laquelle, avec des mots simples, Victor Hugo fait un tableau pathétique du travail des enfants. Pour lui, l'enfance est sacrée : l'usine est le pire des enfers puisqu'on y fait souffrir des innocents des anges V. Hugo dénonce avec force l'industrialisation d'une société inhumaine qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil. Tous les moyens de l'écriture sont employés dans ce texte engagé, explicites pour convaincre, implicites pour persuader, toucher la sensibilité et l'imagination du lecteur. On est très loin de la nature et du lyrisme romantique. [...]
[...] Les deux hémistiches, au lieu de s'opposer, peuvent se faire écho : - Dans la même prison / le même mouvement. (v. : la reprise de même suggère le caractère répétitif et continu du travail aussi). - Au v pareil mais avec une inversion de l'ordre des mots, selon une disposition croisée dite en chiasme : La beauté/ sur les fronts,// dans les cœurs/ la pensée. c. Les 2 hémistiches mettent en parallèle 2 antithèses, voire oxymores, aux v et 12 : Innocents dans un bagne,/ anges dans un enfer. [...]
[...] Les travailleurs, qui ne bénéficient à cette époque d'aucune protection syndicale ou sociale, sont considérés comme de simples outils (v25) : cette exploitation crée la richesse des uns au prix de la misère des autres. B/L'éloquence L'aspect pathétique : a. Hugo, en bon orateur, sait que pour émouvoir un public, il faut lui faire voir ce dont on parle. Le poème s'ouvre sur le tableau saisissant d'un défilé d'enfants (v1 à 3). Le présent de l'indicatif, les adjectifs démonstratifs ces enfants v1) rendent la scène présente. [...]
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